L'œnotourisme encore trop confidentiel en France
«La France dispose d'un potentiel très important en matière de tourisme œnologique et l'on se demande encore pourquoi cela reste un peu confidentiel», s'interroge Paul Dubrule, cofondateur du groupe Accor et ancien président de Maison de la France, qui vient de remettre à Dominique Bussereau un rapport de mission sur le tourisme oenologique. La seule étude statistique sur le secteur, réalisée en 2001, avait estimé l'offre à 5000 caves, exploitations, domaines ou châteaux ouverts au public, pour une surface totale de vignoble de 850 000 ha. L'offre s'est étoffée depuis, mais manque de cohésion et de mise en réseau, selon l'auteur du rapport. Pour «construire une culture commune de valorisation du patrimoine vitivinicole français», Paul Dubrule avance 4 propositions dont la création d'un événement annuel comme un salon de l'oenotourisme, la distribution d'un manuel de méthodologie ou encore l'extension du label «Qualité tourisme» à l'œnotourisme. Pour accroître la visibilité de l'offre touristique et viticole, pourraient être créés un observatoire chargé de recueillir toutes les données et évolutions du domaine et à moyen terme un musée (ou cité) de la vigne et du vin à Paris. «En attendant, on pourrait demander au musée du Louvre de consacrer une section de sa boutique à l'art et aux traditions de la vigne et du vin», écrit le rapporteur. Par ailleurs, il estime nécessaire de fixer les référentiels des métiers de l'oenotourisme et de créer des diplômes spécifiques (comme une licence professionnelle en tourisme vitivinicole). Enfin, Paul Dubrule estime que la coordination des projets doit se faire au niveau des conseils de bassin et demande une meilleure collaboration entre les ministères de la Santé et du Tourisme.