L’observatoire des coproduits élargit sa grille
Passés en octobre du domaine du SPE (service public de l’équarrissage) au marché libre, les déchets d’abattoirs ou de salles de découpe dits « de catégorie 1 et certains de catégorie 2 », obligatoirement détruits ou interdits en alimentation animale, deviennent une charge variable pour les entreprises. Cette charge varie surtout d’une région à l’autre et selon les espèces, comme pour la catégorie 3. C’est ce que veut représenter l’observatoire des prix des coproduits de l’Ofival, dans sa nouvelle version présentée mercredi.
La seule référence qu’avaient jusqu’alors les abatteurs pour les sousproduits de catégorie 1 et 2 était le prix d’enlèvement des déchets de dégrillage, qui sont généralement mêlés aux boues et graisses de flottaison. Ils étaient une référence parce que voués à l’incinération bien que non inscrits dans le périmètre du SPE. Cette référence se situe aujourd’hui à plus de 130 euros la tonne. C’est une déception pour certains abatteurs de n’avoir pu négocier en dessous de ce niveau pour leurs déchets de catégorie 1 et 2.
Certains paient finalement plus cher, parfois au-delà de 180 euros la tonne, d’après des opérateurs. Or, dans les régions à forte concentration d’élevage, de quelques gros abatteurs s’en acquittent aux environs de 120 euros.
Les coproduits qui coûtent le moins aujourd’hui sont le sang et les os issus d’animaux déclarés propres à la consommation humaine. Le sang va à la fabrication d’aliments pour chiens et chats (pet food), les os issus de la découpe servent à la fabrication de gélatine.
L’observatoire suit depuis janvier 2004 une moyenne pondérée qui comprend 7 coproduits de l’espèce porcine sang pour petfood, os à gélatine, os autres destinations, pattes, cat. 3 tout venant, soies de porcs et autre sang de cat.3. et 8 d’espèces de ruminants ou mélangées : sang pet food, os et pattes, graisse de flottaison, cat 3 tout venant, autre sang de cat 3 et refus de dégrillage.. Il montre que les produits des espèces de ruminants et mélangées ont eu en moyenne un coût d’enlèvement en hausse jusqu’en octobre 2004. Depuis, celui-ci s’est stabilisé au même niveau qu’en janvier 2004. Les produits de l’espèce porcine ont eu un coût moyen d’enlèvement qui s’est stabilisé depuis le début de l’année à un niveau plus bas qu’en 2004, avec une légère augmentation sur la dernière période.
Les gras de catégorie 3, en revanche, se vendent. En compétition avec les graisses végétales, leurs prix sont fluctuants. Ils montrent en effet une progression constante depuis janvier 2004, jusqu’en octobre 2004 pour les ruminants et jusqu’en mars 2005 pour les porcins. Ils ont chuté depuis, jusqu’à un niveau proche de janvier 2004 pour les ruminants et jusqu’à 50 % de plus que leur valeur de janvier 2004 pour les porcins. Les coproduits des ruminants continueront à être une charge pour les abatteurs tant la réglementation ne sera pas modifiée. Ils donnent un tonnage considérable de farines de viande et d’os (230 000 tonnes en 2004) qui doivent être incinérées. Par ailleurs, contrairement aux autres pays de l’UE, les produits de catégorie 2 ne peuvent servir à la fertilisation.