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L’ndustrie de la viande redoute une pénurie

Les entreprises s’interrogent sur la stratégie à mener pour subvenir à leurs besoins.

La pénurie de matières premières a constitué le thème central du congrès de le FNICGV, vendredi et samedi à Strasbourg. Industriels et commerçants en gros des viandes la perçoivent à l’horizon 2007. Pour l’Institut de l’élevage, elle existe déjà. Même si Jean-Claude Guesdon préfère employer le mot « déficit». Ses prévisions sont connues. L’économiste les présente à de nombreuses AG depuis l’an dernier. En 2008, l’UE à 25 produira 7,8 Mt de viande bovine, soit une baisse de 5 % par rapport à 2002. Il a ajouté qu’un « repli encore plus fort» pourrait intervenir. La consommation, quant à elle, devrait se maintenir à 8,09 Mt. Le déficit atteindrait donc 290 000 t dans quatre ans, contre 250 000 t actuellement. « Le déficit ne fera qu’augmenter,a-t-il affirmé. Bruxelles semble avoir fait le choix de la dépendance alimentaire.» Selon lui, le déséquilibre sera « masqué quelques mois», lors du retour de la production bovine britannique. Hormis cela, l’appel d’air devrait être comblé par le bœuf du Mercosur, que les droits de douane semblent ne pas pouvoir contenir. « Il n’y a pas de pénurie, a-t-il insisté. L’offre existe sur le plan mondial et à bon marché. On entre dans la logique du mouton.»

Différencier la production

L’exemple du secteur ovin, en déclin depuis 20 ans dans l’Hexagone, n’est guère rassurant. On y trouve pourtant des sociétés qui ont su tirer leur épingle du jeu. Comme Destrel, dont le DG Hervé Destrel est venu détailler la stratégie. Pour s’assurer un approvisionnement régulier, l’entreprise lotoise a structuré la production autour de son pôle d’abattage. Elle entretient une collaboration étroite avec l’amont. Aujourd’hui, les 125 000 brebis à 40 km autour de l’abattoir sont commercialisées dans des filières. Des actions ont été menées sur le produit, par le biais de comités de pilotage intégrant des éleveurs. Cela a permis d’améliorer la conformation et l’état d’engraissement des carcasses, de remonter l’information de chaque lot jusqu’aux éleveurs. Le développement technique a été encouragé, à travers les aspects économiques et humains. Un Label Rouge a été créé. « L’augmentation des exigences a été un élément moteur du développement de la production dans le département», a-t-il estimé. La construction d’un nouvel abattoir, spécialisé, a aussi permis d’aller plus loin dans le domaine de la présentation des carcasses, du ressuyage, du stockage. Une segmentation de la production a été menée, pour mieux se différencier de la concurrence étrangère. Deux tiers de la production sont identifiés sous un signe officiel de qualité ou une démarche interprofessionnelle. Destrel a aussi investi dans un atelier de découpe et de conditionnement.

« La pénurie existe déjà» dans le secteur du veau, a déclaré Gilles Gauthier, DG de Sobeval. Une solution proposée est de lever les contraintes sur l’origine de naissance. « Il sera difficile d’honorer le remplissage des ateliers, si on continue de se limiter à l’origine française», a-t-il souligné, en évoquant la possibilité d’acheter des veaux polonais, voire britanniques.

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