L’Islandais Alfesca cherche encore à s’agrandir
«L’an dernier a été une bonne année pour Alfesca », a déclaré lundi Ólafur Ólafsson, président du conseil d’administration du groupe Islandais, annonçant des ventes en hausse de 11 % (à 617 M Eur), un résultat d’exploitation avant amortissements et provisions à + 23 % et un résultat net en progression de 87 % entre juin 2006 et juin 2007. Avec le rachat successif en 2006, du spécialiste de la crevette Adrimex et du Traiteur grec, Alfesca (ex-groupe SIF), qui possédait déjà les marques Labeyrie, Delpierre et Blini, a encore accru sa présence en France. Aujourd’hui 54 % des ventes du groupe sont réalisées dans l’Hexagone, loin devant le Royaume-Uni (28,6 %) son deuxième marché et l’Espagne (5,8 %). Pas étonnant donc de retrouver à la direction générale d’Alfesca, Xavier Govare ex-président du directoire de Labeyrie. Après le temps des acquisitions et du redressement de certaines sociétés en difficulté comme Delpierre (+ 5,2 % de CA en un an, cession en septembre 2006 de sa division produits surgelés au groupe Icelandic), il a désormais la charge de mettre en œuvre des synergies entre les différentes sociétés.
Dans cet objectif, Alfesca vient d’être divisé en quatre piliers : saumons et poisson (273 M Eur), foie gras et canard (120 M Eur), Blinis et tartinables (30 M Eur) et crevettes et coquillages (152 M Eur). Les synergies concerneront principalement l’achat des matières premières, des emballages, les coûts de transport et de R&D. Une restructuration est également prévue entre les deux sociétés Traiteur Grec et Blini aux secteurs d’activités assez proches.
Etre moins dépendant du saumon
S’il compte consolider ses quatre activités, à forte valeur ajoutée, le groupe s’estime encore trop dépendant de la saisonnalité de ses produits et du cours des matières premières (du saumon norvégien, dont les hausses des prix ont fortement affecté les résultats du groupe au premier trimestre de l’exercice, mais aussi du coût de l’aliment pour les canards). Une situation qu’Alfesca devrait atténuer par la création d’un cinquième pilier. « Le groupe a en ligne de mire des entreprises européennes fortes sur des marchés à forte valeur ajoutée et présentant des synergies possibles avec Alfesca mais aussi des entreprises produisant des produits haut de gamme en ligne avec la tendance de consommation des produits pratiques et “santé”», précise Ólafur Ólafsson, dans le rapport annuel du groupe. L’Islandais a déjà fait une incursion dans le secteur des fromages tartinables avec le Tzatziki, produit phare du Traiteur Grec (plus de 50 % des ventes). Il n’est pas complètement irréaliste d’imaginer qu’Alfesca puisse poursuivre dans cette voie, certes très convoitée, si l’on en croit les multiples acquéreurs au rachat de Boursin à Unilever.