L'Irqualim fait le point sur les bénéfices des SIQO
Créé en 1992, à l'initiative des organisations professionnelles régionales, avec le soutien du Conseil régional de Midi-Pyrénées et de la DRAF, l'Irqualim fait aujourd'hui le bilan de ses 15 premières années d'existence. Le nombre de produits sous SIQO est passé de 54 à 109, celui des organisations adhérentes de 20 à 41 et celui des démarches qualité de 33 à 64, sans compter la bonne douzaine de démarches encore en cours.
La part des productions sous SIQO dans le CA des exploitations midi-pyrénéennes représentait 14,4 % fin 2005, soit 468,3 M€ sur un total de 3 258 M€. Ce ratio connaît, chaque année depuis douze ans, une progression constante de 0,5 à 0,6 % par an. «En Midi-Pyrénées, près d'un exploitant sur trois, voire un sur deux en zone difficile, produit au moins un signe officiel de qualité, souligne Jean-Louis Cazaubon, président de l'Irqualim. Entre 1992 et 2005, la part de ces productions dans le chiffre d’affaires des exploitations a plus que doublé.» Avec 118 M€ de CA, soit 25 % du CA régional, c'est l'Aveyron qui arrive en tête des départements producteurs de SIQO, le Gers, avec 102 M€, arrivant en deuxième position (22 %).
Rocamadour, haricot tarbais, Aubrac : ça grimpe
Afin de réaliser une analyse plus fine de l'impact socio-économique et des bénéfices engendrés par la présence des SIQO sur un territoire, le Conseil régional de Midi-Pyrénées a financé une étude sur quatre filières différentes : l'AOC rocamadour, l'IGP label rouge agneau fermier du Quercy, l'IGP label rouge haricot tarbais et le label rouge bœuf fermier Aubrac.
On note, ainsi, une importante progression des prix dans la filière rocamadour fermier AOC. En 2005, le petit fromage a été vendu par les producteurs (départ exploitation) 0,9 € plus cher aux GMS et 0,13 € aux grossistes, qu'en 1988 (8 ans avant l'AOC), et les prix de vente aux restaurateurs et à la ferme ont aussi augmenté. Mais les différences de prix sont également marquées entre rocamadour AOC et cabécou générique, surtout sur les marchés grossistes et GMS. «D'une manière générale, les SIQO sont moins "utiles" à l'échelle locale (marché, vente à la ferme), du fait de la relation directe entre producteur et consommateur, explique Julien Frayssignes, rédacteur de l'étude. Ils deviennent importants dès lors que l'on sort de la région : 0,3 € de différence en faveur de l'AOC chez les grossistes et 0,7 € en GMS.»
Dans le Lot, la démarche agneau fermier du Quercy a permis à la filière de progresser quand, partout en France, elle régressait. Les ovins viande ont représenté 22 % des installations aidées entre 2000 et 2006, avec une pointe à 35 % en 2006. Dans les Hautes-Pyrénées, le haricot tarbais, quasiment disparu en 1980, a retrouvé un marché. Son prix de revente par la coopérative a fait un bond de 280 % entre 1988 et 2006, tandis qu'un hectare (20 q/ha) représente un produit brut de 9 200 € pour le producteur.
Enfin, début 2007, la grille de prix du bœuf Aubrac montrait un différentiel de 0,91 €/kg entre animal conventionnel et label rouge classé U- (différentiel de 453 € par animal) et une moyenne globale de 0,59 €/kg, tous classements confondus. Des résultats qui engagent le Conseil régional à poursuivre son soutien aux filières qualité. 18 M€ y seront consacrés entre 2007 et 2013, financé pour moitié par la Région et pour moitié par l'Union européenne.