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L’interprofession veut revoir la segmentation

Tandis que la consommation a sensiblement reculé en 2008-2009, l’interprofession du secteur, le CNIPT, entend faire évoluer sa politique d’offre propre en trois grands segments. Reste à convaincre les acheteurs de sa pertinence.

D’après le panel Secodip réalisé pour le compte du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), la consommation de pommes de terre de conservation par les ménages français pendant la période du 14 juillet 2008 au 23 mars 2009 a baissé de 2,3 %. Sur cette période, la baisse la plus spectaculaire a été constatée en grande distribution. Dans les grandes et moyennes surfaces, la consommation de pommes de terre a globalement baissé de 5,3 %, une chute particulièrement ressentie par les supermarchés (-11,2 %) et les hard-discounters (-7,6 %) alors que les ventes en hypermarchés se stabilisaient et que les « autres circuits » confirmaient une reprise déjà signalée, avec +9,4 %.

Par rapport à la même période de 2007-2008, les prix pratiqués en grande distribution sont globalement stables, malgré une hausse de 7,2 % en hard-discount, dont les prix moyens demeurent néanmoins très nettement inférieurs à ceux des autres enseignes à 0,57 euro, contre 0,76 en hypermarchés et 0,83 en supermarchés. La moyenne des prix des pommes de terre à chair ferme ressort à 0,93 euro et celle des variétés courantes à 0,60 euro, très proches de celles de la dernière campagne, mais en baisse sur la même période de 2006-2007.

Le CNIPT fait observer qu’il convient de relativiser la baisse de consommation de cette campagne car elle se ralentit depuis le début de la saison, atteignant -6,4 % début septembre 2008, 7,2 % début novembre et 6,4 % début janvier 2009. Mieux, si l’on considère les statistiques au 23 mars dernier et qu’on les compare à celles de la période équivalente de 2007-2008 qui étaient en progression de 4,4 % sur 2006-2007, les achats des ménages enregistreraient une remontée de 2,1 % par rapport à 2006-2007.

Une nouvelle segmentation

D’une façon générale, la consommation de pommes de terre est cependant orientée à la baisse, malgré tous les efforts en matière de qualité entrepris par la filière et l’affinement de la politique de segmentation fondée sur le principe variété-usage, y compris dans les marques de distributeurs. Jean-Luc Gosselin, directeur du CNIPT, écrit dans le bulletin Pomme de terre hebdo, que « les glorieuses années de la segmentation sont sans doute passées » et en explique les causes. Considérant que la distribution ne peut apporter de solution à l’érosion de cette politique, le directeur du CNIPT estime que c’est à la filière de développer une politique d’offre propre… avec toutefois l’obligation de convaincre les acheteurs de sa pertinence. En 2006, le CNIPT avait confié une étude au cabinet Adrien Stratégie. Le conseil d’administration du comité interprofessionnel a adopté, le 21 avril, le dispositif proposé par ce cabinet d’études en vue de renouveler cette offre.

En gros, il s’agit d’une recommandation de la présentation de l’offre en trois segments : un segment « accessibilité » qui doit répondre au souhait — de plus en plus légitime en cette période de crise — des consommateurs soucieux de leur budget, sans remettre en cause la qualité du produit, mais avec une segmentation élémentaire. Le deuxième segment préconisé est dit « authentique ». Il a pour objectif de préserver la valorisation des variétés spécifiques, et d’intégrer éventuellement les signes officiels de qualité. Enfin serait créé un segment « modernité », destiné à la reconquête des jeunes consommateurs en leur apportant des solutions comme le « micro-ondable », des emballages et un grammage adaptés, des recettes. Ce segment permettrait à la pomme de terre de trouver sa place dans de nouvelles formes de commerces, quitte à rompre avec la présentation actuelle qui met tous les produits de la même famille au même endroit. Cette nouvelle offre devra convaincre la distribution, mais tout d’abord mobiliser les entreprises d’amont, conclut le directeur de CNIPT.

Une conjoncture en yo-yo

La refonte de la segmentation est également rendue nécessaire par les grands écarts des prix. Après la hausse exceptionnelle des prix de la pomme de terre de conservation en 2006-2007, le retour à des bonnes récoltes européennes pour la campagne 2007-2008 avait provoqué un effondrement des cours. La Bintje en Nord-Picardie au stade expédition (non lavée, 40-75 ; 25 kg) avait perdu près de 63 % de sa valeur, cotant en moyenne 92,50 euros/tonne, contre 248,9 en 2006-2007. La baisse avait moins affecté les variétés à chair ferme. Par exemple, dans la zone centre-est, la Charlotte (35 mm et plus en emballage de 12,5 kg) cotait en moyenne 470,68 euros/tonne, soit une réduction de 17 % par rapport à 2006-2007. Pour l’Agata (40-70, 12,5 kg), la moyenne s’établissait à 394,40 euros/tonne, soit un recul de 20 % sur 2006-2007. Or, les prix de détail n’avaient baissé que de 11 %, se situant à 0,80 euro/kg contre 0,90 euro/kg en 2006-2007. Pour cette campagne, on retrouve, au stade expédition, des cours assez proches de 2007-2008, la bintje lavée se situant actuellement entre 90 et 110 euros/tonne et l’Agata entre 250 et 420 euros. Comme indiqué précédemment, les prix de vente de la distribution se sont alignés sur la stabilité de l’amont.

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