L'Inra veut se rapprocher de la société
L’Inra et ses chercheurs ont hier rendu public leur contribution à la préparation de la loi d’orientation et de programmation de la recherche. Après les manifestations de cet hiver et l’annonce des Etats généraux de la recherche par le gouvernement, l’Institut a lancé une vaste réflexion en interne et au niveau de la direction, chacun élaborant de son côté une synthèse. Si les divergences de vue existent sur certains points, direction et chercheurs sont unanimement d’accord pour dire que l’Inra doit davantage répondre à la demande de la société. « Les chercheurs de l’Inra ont envie de dialogue », résume Michèle Boichard, porte-parole des chercheurs. Au-delà de cette déclaration de bonne intention, chacun reconnaît qu’il n’est pas toujours aisé dans les faits d’intégrer la demande sociétale. « Dans les commissions d’évaluation des programmes, il faudrait faire entrer des non-scientifiques », estiment les chercheurs. Une opinion partagée par Marion Guillou, la directrice de l’Institut, qui souligne que ce sera bientôt le cas dans le comité de pilotage du programme de recherche consacré à l’alimentation. « Ce comité devrait, par exemple, comprendre des représentants des consommateurs ou de la restauration collective. Ils auront leur mot à dire sur l’ordre des priorités des projets retenus au préalable par le comité scientifique », explique-t-elle.
Recherche finalisée plutôt qu’appliquée
La direction réfléchit aussi à intégrer dans l’évaluation des chercheurs la pertinence des projets au vu des besoins exprimés par la société. Cette évolution importante dans l’état d’esprit de la recherche, Marion Guillou le traduit dans la formule un peu étriquée « recherche finalisée », qui sous-entend l’existence d’allers-retours entre la recherche appliquée et fondamentale. Dans le cadre des propositions remises aux ministres de la Recherche et de l’Agriculture le mercredi 7 juillet 2004, la direction de l’Inra a aussi revendiqué un rôle d’agence de programmation.