L'innovation, priorité des entreprises en 2006
Le temps vire au très sombre. C'est ce qu'indique le baromètre de la grande consommation, publié aujourd'hui par le magazine LSA. 41 % des dirigeants perçoivent une récession en France, soit 15 points de plus par rapport à 2004, d'après l'enquête menée par Ineumconsulting et Ifop. « Les jugements se radicalisent, a commenté hier devant la presse Gilles Cohen, associé chez Ineum . Non seulement l'idée de récession s'installe dans les esprits, mais les perspectives de reprise s'éloignent encore et les pronostics de croissance sont inférieurs aux prévisions officielles». Même malaise chez les consommateurs. Cependant, Alain Renaudin, directeur marketing de l'Ifop, invite à « ne pas céder au diktat du moral des ménages ». « La morosité ambiante a forcément des répercussions sur la consommation, mais, pour consommer autrement, pas moins, a-t-il déclaré hier. D'ailleurs, il faut distinguer le sentiment collectif du vécu personnel : 90 % des gens sont satisfaits de leur situation ».
Sortir de la guerre des prix
En cette période de crise, l'innovation devient une préoccupation plus forte que la politique de prix. Elle arrive même en tête des citations, pour les priorités de 2006. 60 % des distributeurs et 76 % de fabricants lui attribuent un rôle dans l'augmentation du chiffre d'affaires. Les dirigeants se verraient bien tourner la page de la guerre des prix. Un tiers d'entre eux sont prêts à en sortir. Beaucoup préfèrent évoquer une optimisation des prix plutôt qu'une baisse. « En l'absence d'augmentation de leur pouvoir d'achat, les consommateurs réalisent des arbitrages,a souligné Serge Papin, président de Système U. Nous n'avons pas de récession en volume mais en valeur. Les clients ciblent davantage les produits ayant le meilleur rapport qualité prix».Distributeurs et fabricants ont la même perception de leur secteur, d'après Gilles Cohen. « Leurs faiblesses respectives se logent au cœur même de l'activité : gestion des hommes, des flux et des achats pour les premiers, positionnement de marques, process d'innovation et productivité, pour les seconds. Les uns et les autres n'ont pas d'autres choix que l'efficacité opérationnelle maximale», a-t-il dit.