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L’industrie du poisson blanc réclame plus d’importation

La raréfaction de la ressource pousse les industriels vers de nouvelles espèces. Ils demandent un régime d'importation facilité. Les produits d’eau douce sont devenus très demandés.

Dans son seizième rapport annuel sur les poissons blancs fraîchement publié, l'association des industries du poisson de l'Union européenne (AIPCE) a confirmé la diminution des prises réalisées par les bateaux du continent.

Basée sur l'année 2005 et sur les 25 États-membres, cette étude fait état d'une nouvelle poussée des pays tiers en termes de fourniture de matière première puisque l'approvisionnement de poisson toutes espèces confondues a reposé sur ces derniers à hauteur de 58% en 2005. Et il devrait s'élever à 60% en 2006, marquant un nouveau recul de l'autosuffisance.

En poissons blancs, les pays tiers fournissent même 90% de la ressource, faute pour les Européens de remplir leurs quotas de pêche. Selon l'AIPCE, les prises réalisées à l'intérieur des eaux communautaires pour les 6 espèces principales (cabillaud, haddock, merlu, colin, rouget et carrelet) s'élèveraient à 379 000 tonnes pour un quota de 524 000 tonnes. De quoi renforcer le rôle des importations, un domaine sur lequel l'association réclame une baisse des taxes à l'entrée : « bien que ces taxes ne représentent qu'un montant de 2,7%, ce qui peut paraître dérisoire, il est en fait crucial de réduire ce chiffre pour être compétitif, notamment envers d'autres sources de protéines ». Ces discussions sur la baisse des barrières douanières entamées en 2005 ont été entravées durant les négociations sur l'OMC, mais des échanges qualifiés de positifs ont eu lieu cette année entre l'AIPCE et la DG Pêche et affaires maritimes (rattachée à la Commission européenne).

Des échanges « qui pourraient déboucher sur des baisses de taxes douanières pour certaines espèces, dont le cabillaud et pour la première fois les filets de cabillaud ». Un protocole d'accord a été validé sur un ensemble de mesures, à l'horizon 2007-2009. Cette orientation semble satisfaire les transformateurs, qui doivent faire face à un prix du poulet trois fois moindre que celui du poisson blanc. Pour combattre la montée du prix de la protéine poisson, des substitutions entre espèces se développent et sont même « à encourager» note l'étude.

L'import et les filets progressent

L'augmentation des exportations d'espèces d'eau douce depuis les pays tiers comme le panga (deux fois moins cher que le cabillaud), la perche du Nil ou le tilapia semble en témoigner. « Des filets et produits à des tarifs compétitifs peuvent être réalisés à partir de ces poissons. Bien qu'ils ne représentent encore qu'un segment relativement restreint du marché, nous pouvons dès à présent penser qu'ils vont être utilisés à la fois en tant qu'espèces de substitution pour les poissons blancs traditionnels de mer, et également participer à la croissance du marché global » assure l'AIPCE.

La répartition des espèces importées évolue, la variété des produits transformés suit le même chemin. Le poisson blanc entier frais ou congelé constitue encore la majorité des exportations vers l'Europe (1,6 M t sur 2,7 M t) mais avec un relatif déclin en 2005 (respectivement -5% et -9%). Dans le même temps, les importations de filets ont progressé de 15% (frais) et 1% (congelé). Cette percée suit la demande des marchés d'Europe du Nord en rapide développement. Bien que la Norvège et l'Islande continuent d'être d'importants exportateurs de poissons blanc vers l'UE (de 400 à 450 000 tonnes pour chacun des 2 pays), c'est la Chine qui se pose aujourd'hui comme le premier exportateur en volume, avec près de 550 000 tonnes et un leadership dans le secteur des filets congelés.

Note : dimanche soir, un reportage sera consacré au panga dans l'émission Capital, sur M6.

Rédaction Réussir

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