Lindt : la poule aux œufs d'or de Zurich

Trois jours après Pâques, pic des ventes pour le chocolatier Lindt, les actionnaires du groupe se réuniront pour approuver les comptes et le dividende proposé pour l'exercice : 225 francs suisses (142,4 euros) soit 25% de plus que l'an dernier. Une jolie plus-value qui n'est pas accessible à tous les portefeuilles. L'action cotée à la bourse de Zurich qui atteignait 26 025 francs suisses (16 471 euros) lundi dernier, est la plus forte valeur suisse. En un an, la valeur de la société Lindt et Sprüngli a progressé de 40,6%. Que les petits porteurs se rassurent néanmoins, les bons de participations dont ils doivent se contenter voient leurs dividendes progresser de la même manière à 22,50 francs suisses (14,24 Eur). Si Lindt bichonne ses actionnaires et parvient à des records en bourse c'est que ses résultats annuels connaissent chaque année de fortes progressions. En 2005, le chocolatier a enregistré un chiffre d'affaires de 2,247 milliards de francs suisses (1,422 Mds Eur) en hausse de 12,6% par rapport à l'année précédente. Dans le même temps, le bénéfice net a augmenté de 15,9% à 172,7 M CHF (109,3 M Eur). Un chiffre légèrement inférieur aux prévisions de Lindt, lié aux fluctuations du cours du cacao, qui lui a valu un recul de l'action de 3,92% lors de l'annonce des résultats le 14 mars. La rançon du succès pour l'industriel qui puise son succès dans la forte teneur en cacao de ses chocolats. Grâce à son positionnement haut de gamme qui lui a permis de multiplier son titre de 12 en dix ans, Lindt & Sprüngli maintient son objectif de croissance à long terme du chiffre d'affaires de 5 à 7% et de 8 à 10% de rentabilité. A l'heure actuelle, Lindt réalise la majeure partie de ses ventes en Allemagne (19,1%), aux Etats-Unis (18,4%), en France (18%), en Italie (14,7%) et en Suisse (6,1%). Le groupe envisage des développements au Mexique et en Suède avec l'ouverture récente de deux filiales. Tenté par la Chine, le chocolatier fait pour l'instant preuve de prudence. Il s'est donné une période de cinq ans pour observer le marché.