L'indépendant Système U quitte la FCD
La nouvelle est tombée hier matin. Dans un courrier adressé à Jérôme Bédier, président de la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), Yves Bartholomé, président de Systeme U, a annoncé que son groupe quittait cette organisation professionnelle à compter de fin 2004 pour créer avec les enseignes Leclerc et Intermarché une « maison commune des indépendants ». Cela se traduira « dans un premier temps par le retrait de Systeme U de la FCD pour mieux consolider l'alliance économique et l'alliance statutaire (ndlr : qui unit les trois enseignes), et par l'étude et la mise en forme d'une action commune à travers une organisation professionnelle spécifique aux groupements d'indépendants incluant Leclerc, Intermarché et Systeme U», précise un communiqué. D'autres synergies pourraient voir le jour, comme la création d'une « plate-forme commune » au niveau européen, précise le vice-président de Système U Serge Papin. Système U, qui affirme ne pas avoir de « désaccord de fond avec la FCD », précise qu'il quitte la FCD faute d'avoir pu créer en son sein un pôle des indépendants.
Officieusement, il faut voir dans cette scission, le résultat d'un désaccord important des distributeurs sur le thème de la réforme de la loi Galland : les groupements d'indépendants, menés par Leclerc, seraient prêts à mener une guerre des prix, les autres groupes intégrés, représentés par la FCD optant plutôt pour des réformes progressives, sans bouleversements. La grande distribution n'est d'ailleurs pas la seule à connaître de vives tensions sur le sujet. Alors que Nicolas Sarkozy
a annoncé son départ pour le 29 novembre, confirmant que d'ici là il proposerait un projet de loi (ou plutôt un texte de travail en vue d'un projet de loi), sur le terrain la colère gronde. « La baisse des prix n'a rien donné, la seule chose qu'ait réussie à faire Sarkozy c'est de faire exploser les fédérations, comme la FCD ce matin », confiait hier aux Marchés un expert du dossier, soulignant que les fédérations d'industriels (Ania et Ilec) n'allaient pas bien non plus. Les négociations commerciales pour l'année 2005, seraient quant à elles très tendues, les industriels réclamant des hausses de tarif pour compenser celles de l'énergie et des matières premières.