L’Inaporc paralysée par le dossier équarrissage
La réunion mardi du conseil d’administration d’Inaporc s’est déroulée dans un climat tendu. Deux familles professionnelles continuent de s’affronter à propos de l’équarrissage. Les abatteurs (SNCP) reprochent aux industriels de la charcuterie (FICT) de ne pas acquitter la taxe d’abattage. Résultat, ils refusent de débloquer le budget de l’interprofession. « Le SNCP n’a pas accepté le financement du centre technique de la salaison (CTSSCV) et de la communication sur les produits de charcuterie », déplore Didier Delzescaux, directeur d’Inaporc. Une décision qui empêche le lancement de la campagne radio, prévue en novembre.
« La filière porcine est la seule à ne pas parvenir à répercuter en aval la charge d’équarrissage, souligne Paul Rouche, président délégué du SNCP. Les distributeurs jouent le jeu. Mais les salaisonniers rechignent à respecter l’accord interprofessionnel du 6 juillet dernier ». D’après lui, ces derniers n’acquittent que 30 % de la contribution sur les coproduits facturés par les abattoirs.
Le SNCP est d’autant plus demandeur d’une évolution du dispositif qu’un chiffre inquiétant circule sur son financement en 2004 et 2005. Un trou de 100 millions d’euros apparaîtrait dans les caisses de l’Etat, lié à un décalage entre les prévisions et les réalisations de collecte. « La réflexion est lancée sur une réforme du Service public de l’équarrissage, signale Didier Delzescaux. Elle s’appuie sur une libéralisation des déchets d’abattoirs et une implication plus forte de l’État vis-à-vis des cadavres en ferme. Pour l’instant, le premier volet divise les gros établissements, qui y sont favorables, et les petits, un peu plus réticents ».