L’Ille-et-Vilaine craint un recul du jeune bovin
Confrontés à une baisse du prix de la viande et la flambée des cours de céréales et de maïs grains, certains éleveurs pourraient être tentés de privilégier cette rentrée d'argent immédiate, ont expliqué en fin de semaine dernière les représentants de la filière en Ille-et-Vilaine. L'alimentation du jeune bovin, engraissé jusqu'à dix-huit à vingt mois se compose essentiellement de céréales et de maïs ensilage. Ceux qui feront le choix du maïs grain « ont déjà dit qu'ils n'entreront pas d'animaux en production », indique Jean-Louis Hervago, président de la commission viande bovine à la chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine.
Les conséquences en aval se vérifieront dans un an, à la fin de la période engraissement. M. Hervago redoute un abaissement des abattages (950 000 têtes en 2006 dont 36 000 dans le seul département d'Ille-et-Vilaine). Ce qui creuserait encore plus le déficit de production français et ouvrirait plus grand le marché aux viandes importées.
Pourtant, précise M. Hervago, les perspectives de marché sont bonnes : la diminution prévue des vaches de réforme devrait accentuer la demande en viande issue de jeunes bovins. En attendant cette embellie, les producteurs proposent la mise en place de contrats entre l'industrie et la production de manière à fixer un prix de vente dès le début de la période d'engraissement.
L'élevage de jeunes bovins se pratique en complément d'une autre activité (lait, porc ou volaille) ou sont le fait d'éleveurs spécialisés. Ces derniers ne disposent pas toujours d'une surface agricole utile suffisante et dépendent des cours des matières premières qu'ils achètent sur le marché.