L’IGP va conforter l’avenir de l’agneau du Périgord
Des sols pauvres, pentus et caillouteux, caractérisent les zones d’élevage des brebis qui paissent dans la zone reconnue par l’IGP. Elle recouvre certaines communes de la Dordogne, de la Corrèze, du Lot et du Lot et Garonne. La tradition d’élevage est ancrée depuis le XXe siècle dans de petites exploitations sur lesquelles la conformité du sol ne permet aucune mécanisation, ni cultures spécifiques. Cet agneau est issu de brebis rustiques et de pères de races Texel, Suffolk, Charollais, Île-de-France, Berrichon et Rouge de l’Ouest. Il est allaité pendant 60 jours minimum, au pis de sa mère, mais dès le 20e jour, il reçoit un complément d’alimentation de fourrages et de céréales récolté sur la zone de production. C’est un agneau léger, 15 à 21 kg et de bonne conformation bouchère. Le Label Rouge qui accompagne son IGP a été obtenu en mars 1994. Depuis 1998, le groupement essaye d’obtenir l’IGP et le dossier a dû être retravaillé en 2003. L’agneau du Périgord faisait partie des produits sous signe de qualité en dérogation, puisque la réglementation nationale et européenne oblige les porteurs de noms géographiques et de signes officiels de qualité à demander une IGP. « C’est une production locale issue d’un terroir très particulier, constate Robert Guilloton, responsable de l’organisation professionnelle ovine Univia. Nous avons monté ce dossier pour protéger et valoriser cet agneau élevé en zone pauvre où l’on ne peut pratiquement rien faire d’autre. Nous avons voulu préserver un savoir-faire qui jongle avec les conditions pédo-climatiques et les races spécifiques. Les brebis ont des besoins faibles et sont seules capables de valoriser ces zones, appelées « picadies » et entretenues seulement par les ovins ».
240 producteurs se partagent le travail pour un cheptel de 12 000 agneaux. L’IGP permettrait de monter la production à 20 000 sujets. Les éleveurs sont réunis dans l’OP Univia et dépendent du groupement qualité Aerovla en Aquitaine. La plus grosse partie de la production (95 %) est commercialisée chez les artisans bouchers par le biais de deux abatteurs, Arcadie Sud-Ouest à Thiviers et Aquitaine Viandes Limousin qui mettent en marché. « Notre production est écoulée vers les zones côtières proches et la région parisienne. Mais le marché reste une niche. Nous nous attachons à essayer de réguler la production afin d’obtenir une certaine régularité sur l’année. Nous devons nous faire connaître et développer notre communication. Il n’est pas exclu que nous nous regroupions avec d’autres groupements viandes locaux pour informer sur l’IGP, conclut Robert Guilloton. »