L'Ifria, un outil « adaptable et efficace » pour les IAA
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> Stéphane Fargeas, DRH de Charal, et président de l'Ifria Pays de la Loire.
Les Marchés Hebdo : Comment est né l'Institut de formation régional des industries alimentaires (Ifria) des Pays de la Loire ?
Stéphane Fargeas : Des statuts avaient été déposés en 1997, mais sans suite. Nous avons relancé le projet en 2014 avec mes homologues de Fleury Michon, Béatrice Bastide, et de Sodebo, Michelle Laidet, soutenus par Marie-Hélène Quemener, directrice de l'Ifria Bretagne. Notre assemblée générale constitutive s'est déroulée le 24 mars 2015. De nombreux industriels sont représentés au conseil d'administration : Fleury Michon, Sodebo, Tipiak, Lactalis, Pasquier, Socopa, Bahier, Charal…
LMH : Qu'est-ce qui caractérise l'Ifria ?
S. F. : L'Ifria est un outil adaptable et efficace pour accompagner le développement des compétences des salariés des industries agroalimentaires (IAA). Nous sommes un institut de formation sans mur, ce qui nous donne réactivité et souplesse. Nous utilisons les ressources en formation existantes, en interne ou en externe, pour créer ou compléter des sessions. L'Ifria est une ingénierie à la disposition des IAA pour mettre en place des modules spécifiques et adaptés à chaque entreprise.
LMH : Comment fonctionne l'Ifria des Pays de la Loire ?
S. F. : Notre équipe comprend deux coordinateurs développeurs, Hélène Boulanger et Frédéric Buon. Ils prennent contact avec les entreprises ou sont contactés. Un diagnostic est fait, un cahier des charges établi pour être sûr de bien répondre aux besoins du directeur des ressources humaines de l'entreprise. L'équipe recherche les supports techniques et pédagogiques. L'Ifria forme les tuteurs de l'entreprise si c'est une première. Nous faisons un suivi mensuel avec chaque tuteur sur l'avancée du stagiaire dans le cursus. Chaque session se termine par une évaluation de l'entreprise et de l'apprenant.
LMH : Vous êtes un chaud partisan du Pass Ifria. Quels sont ses avantages ?
S. F. : Le Pass Ifria est un parcours d'intégration qui permet de varier théorie et pratique. Les candidats découvrent plusieurs métiers en six mois de contrat de professionnalisation. Chez Charal nous faisons partie de ceux qui utilisent le plus le Pass Ifria. Les résultats sont tangibles : sur 130 Pass Ifria mis en place sur Charal Cholet en trois ans, nous avons 82 % de titularisation en CDI au-delà des six mois. Une centaine de Pass Ifria seront lancés sur la région cette année. Sodebo vient d'en démarrer deux, Tipiak est en cours de démarrage, Lactalis en fait un peu. C'est en train de faire son chemin, et ceux qui l'ont adopté l'utilisent sans modération.
LMH : Quels sont vos autres projets ?
S. F. : Nous mettons en place des CQP, principalement dans la viande, et avons une trentaine d'apprentis ingénieurs sur la région, pilotés par l'Ifria Bretagne. Nous avons demandé l'agrément pour ouvrir nos premières ses-sions d'apprentissage en septembre 2016. Un des enjeux consiste à mettre en place des sessions d'apprentissage avec une orien-tation agroalimentaire sur des postes en tension, comme les techniciens de maintenance et les pilotes de ligne de production. Il est nécessaire de prévoir le re-nouvellement des générations. Il faut pour cela faire progresser l'organisation interne des entre-prises pour accueillir des apprentis, et donc former des tuteurs, en utilisant les séniors en priorité.
L'Ifria Pays de la Loire pilote le projet Virtualim, dans le cadre des projets d'investissement d'avenir. Ce projet, sur cinq ans, vise à développer des outils innovants d'apprentissage, centrés sur la simulation de poste en immersion virtuelle, via des tech-nologies de la réalité virtuelle et augmentée. Les partenaires sont Ligeriaa ; Coop de France Ouest ; Clarté situé à Laval, et le rectorat. Le rôle de l'Ifria : convaincre des entreprises de mettre des spécialistes à disposition et de financer les recherches.