L’huile d’olive corse s’exporte sur le continent
Après une AOC obtenue fin 2004, les oléiculteurs de l’Ile de Beauté ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour promouvoir leur huile d’olive de Corse-Oliu di Corsica, en partenariat avec Monoprix. Jusqu’ici, cette huile ne se trouvait sur le continent qu’au coup par coup, dans des épiceries corses spécialisées. Mais la constitution du GIE Corsic’Alive il y a six mois a modifié la donne. Son président Louis Cesari, par ailleurs administrateur du syndicat AOC huile d’olive de Corse-Oliu di Corsica, parle d’une démarche « de pérennité et de développement ». Pendant un an, Monoprix va ainsi avoir l’exclusivité sur la distribution de l’huile du GIE, vendue en bouteille de 0,5 l avec un logo spécifique propriété de Corsic’Alive.
L’initiative pourrait relancer la production
Cinq oléiculteurs sont pour l’instant membres de la structure, qui représentent potentiellement un tiers de la production d’AOC (100 t annuelles depuis 2004). Mais compte tenu du cahier des charges interne au GIE, plus restrictif que celui de l’AOC, 5 à 10% des volumes seulement devraient se retrouver chez Monoprix. L’étroitesse de la production, synonyme de rupture d’approvisionnement en cas de succès de l’opération, n’a pas effrayé Monoprix qui a décidé de tenir compte de ce facteur, chose plutôt rare dans l’univers de la grande distribution. D’ailleurs, le GIE a une idée derrière la tête : « si nous vivons une rupture d’approvisionnement, cela permettrait de relancer la rénovation des surfaces d’oliviers » assure Louis Cesari. Car la Corse recèle des trésors, avec 4 000 ha d’oliveraies à rénover, après 50 ans d’abandon. Le débroussaillage est conséquent, mais la remise en production est quasi immédiate, à la différence des nouvelles plantations qui nécessitent 7 à 8 ans d’attente. « La Corse c’est 200 000 habitants. Il est temps de faire découvrir notre huile d’olive en dehors de notre marché local » conclut M. Cesari.