L’exportateur de volailles Tilly-Sabco s’est redressé
La société Tilly-Sabco (Guerlesquin, Finistère) s’est libérée de ses entraves judiciaires. Le tribunal de commerce de Morlaix a prononcé, jeudi 28 décembre, l’arrêt du plan de redressement judiciaire engagé depuis le 28 juillet 2006 sur cette société spécialisée dans l’exportation de poulet entier et de saucisses de volaille congelées, principalement hors d’Europe.
Les juges ont pris acte des efforts engagés par la filiale du groupe coopératif Unicopa pour redresser son activité, ont-ils dit dans leur jugement. Tilly-Sabco avait été fortement affectée, au premier semestre 2006, par la fermeture de ses marchés à la suite de la crise de l’influenza aviaire.
À l’époque, rappelle Daniel Sauvaget, directeur général de la branche volaille d’Unicopa, « le passif atteignait 7,5 millions d’euros » et les périodes de chômage partiel se succédaient. En dix-huit mois, Tilly-Sabco a réduit ses effectifs de 450 à 313 personnes et son volume de production de 320 000 à 190 000 poulets/jour.
« La diminution drastique des effectifs a eu pour effet immédiat de remettre l’abattoir en phase avec les besoins du marché, de sorte que les résultats nets se sont directement retournés à la hausse », est-il noté dans le jugement. Daniel Sauvaget précise que Tilly a dégagé 2 millions d’euros de résultat opérationnel en 2007.
Le plan a convaincu 98 % des créanciers de rééchelonner leurs dus sur dix ans. Reste désormais à pérenniser les marchés restants, voire se développer de nouveau. Tilly-Sabco prévoit d’investir dans les cinq prochaines années « 6 millions d’euros dans l’aval et le conditionnement pour caractériser la montée en gamme de notre activité », selon M. Sauvaget. Il s’agit d’accentuer la différenciation des poulets grâce à l’emballage. Cette différenciation a été lancée par Tilly-Sabco au début des années 2000 avec la généralisation d’une souche rustique à développement plus lent appelée « Rustival ».
Une alliance n’est pas à exclure
Toutefois, l’avenir de Tilly-Sabco reste suspendu au maintien des restitutions à l’exportation grâce auxquelles la filiale réalise 70 % de son chiffre d’affaires (80 millions d’euros en 2007) pour 45 000 tonnes de poulets entiers et 5 000 tonnes de saucisses.
« Mais le marché mondial des protéines animales connaît de fortes tensions actuellement », fait remarquer Daniel Sauvaget. À ses yeux, la demande en poulet devrait se maintenir et les prix rester soutenus.
Il n’est pas exclu, à l’avenir, que la branche volaille d’Unicopa dans laquelle s’inscrit Tilly-Sabco (130 000 – 140 000 tonnes, 300 millions d’euros de CA) s’allie à un autre opérateur en volaille. Question à laquelle Daniel Sauvaget répond : « Unicopa a toujours dit qu’il cherche à consolider ses activités de manière à les placer dans le trio de tête sur ses marchés ».