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L’export soutient la filière porcine

Entre des coûts de production élevés et des consommations nationales qui plafonnent, l’Union européenne et les États-Unis misent sur l’export pour soutenir leur filière. Bien que toujours dynamique, la demande mondiale tend néanmoins à ralentir.

Qu’il s’agisse de la France ou de l’Union européenne, la consommation n’est pas au meilleur de sa forme. Selon le département américain de l’Agriculture (USDA), la demande des Européens en 2012 se replierait de 0,3 %, tandis que FranceAgriMer prévoit un tassement de l’ordre de 1,7 % des besoins dans l’Hexagone. Or, dans le même temps, la production oscillerait entre maintien pour l’Union européenne
(- 0,5 %) et léger recul en France
(- 0,9 %). Aux États-Unis, si les besoins des ménages sont annoncés un peu plus soutenus (+1,7 % cette année, selon l’USDA), la production devrait croître plus rapidement (+2,2 %). Il est donc peu surprenant que ces deux grands bassins de production accordent une attention croissante au développement de leur activité export. Et ce d’autant plus que le dynamisme de la demande, en particulier chinoise, se confirme.
En avril dernier, l’USDA estimait que la Chine était en mesure d’importer 650 000 tonnes de viande porcine en 2012. Le géant asiatique continuerait de souffrir d’une production nationale ne pouvant satisfaire tous ses besoins. Celle-ci est pourtant annoncée en hausse de 4,2 %, pour atteindre 51,6 millions de tonnes (Mt), volume insuffisant pour répondre à la demande intérieure, qui se rapprocherait des 52 Mt. Si les éleveurs chinois développent leur offre, en partie sous l’effet d’aides gouvernementales, ils restent pénalisés par des problèmes sanitaires récurrents et une faible productivité.

Une demande mondiale qui tend toutefois à ralentir

Ces prévisions d’augmentation des besoins se confirment depuis le début de l’année 2012, à en croire les derniers chiffres publiés par l’USDA et la Commission européenne. Les expéditions américaines vers la Chine ont atteint 83 028 tonnes sur les quatre premiers mois de l’année, dépassant de 116 % leur niveau de la même période de 2011. Du côté de l’Union européenne, 116 003 tonnes ont été expédiées au premier trimestre, soit +112 % en un an. La France a réussi à tirer son épingle du jeu, redressant ses ventes de 24,8 % en cumul de janvier à avril, soit +1 300 tonnes sur l’ensemble Chine-Hong Kong.
Si la Chine reste aux achats, d’autres débouchés montrent cependant des signes de faiblesse. Selon l’USDA, les importations de la Corée du Sud pourraient être en repli de 14 % en 2012. Après une année 2011 marquée par la chute du cheptel en raison d’un épisode de fièvre aphteuse, la production coréenne fait son retour. Des estimations confirmées par le recul des expéditions américaines et françaises de 24 % et 15,2 % de janvier à avril, comme par le tassement de 21 % des envois de l’UE à 27 au premier trimestre. Du côté de la Russie, l’incertitude domine en raison de l’influence toujours très forte des facteurs politiques sur le commerce extérieur. Après avoir débuté l’année 2012 en limitant les contingents à l’importation afin de soutenir et redynamiser sa filière porcine, le gouvernement russe a revu sa copie. Le Marché du porc breton souligne que « la production et la transformation russes vont devoir faire face aux exigences de l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce. [...] Cela va se traduire par un accroissement de la part de viande importée de 30 à 45 % ».

Vers des ventes à plus forte valeur ajoutée

Anticiper les prochaines évolutions du commerce mondial s’avère difficile, tant la politique et les aléas économiques peuvent à tout moment changer la donne. À long terme, il faudra cependant compter sur une mutation de la demande, russe et asiatique. Selon l’Institut du porc (Ifip), « la demande de ces pays évolue progressivement vers des produits de plus en plus transformés, en raison du développement économique ». Une aubaine pour les exportateurs qui entrevoient la possibilité d’expédier des produits à plus forte valeur ajoutée. Reste à savoir si l’Union européenne sera capable de répondre à ces nouveaux besoins. Difficile en effet de savoir si la France, qui souffre d’un manque chronique de compétitivité, sera en mesure d’inverser la tendance pour se positionner comme un acteur régulier du commerce international. Pour l’Ifip, « la capacité à créer des relations commerciales de long terme et à s’adapter à une demande de plus en plus exigeante sera déterminante ».

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