L’export de broutards anticipe un coup d’arrêt
Une course contre la montre est engagée pour les broutards à destination de l’Italie. Lundi prochain, seuls les animaux vaccinés contre la fièvre catarrhale devraient pouvoir franchir la frontière. Des sorties massives sont signalées dans les bassins de production ces deux dernières semaines. « Une fois de plus, les volumes d’apports et de ventes battent des records et attirent de plus en plus d’acheteurs », indique-t-on au cadran de Moulins-Engilbert (Nièvre), où 2 040 bovins ont été présentés mardi (lire nos cotations). Du côté des négociants, les cadences de chargements sont dans le rouge. « 1 200 bestiaux doivent partir cette semaine vers l’Italie. L’activité est doublée par rapport à la normale. Cela pose des problèmes en termes de camions », déclare Jean-Luc Lacombe, le DG de Parma Lacombe dans le Cantal.
Sur le front de la vaccination, 200 000 doses devraient être disponibles la semaine prochaine pour l’ensemble du territoire, selon des informations livrées lors d’une réunion à la préfecture d’Aurillac hier matin. 40 000 bovins pourraient être vaccinés d’ici à la fin de cette semaine dans les 16 départements prioritaires du Nord-Est.
Trois mois de blocage
Mais une fois vaccinés, les broutards n’ont pas immédiatement accès au marché transalpin. Un rappel doit intervenir dans les trois semaines à un mois après le premier traitement. Puis, deux mois d’attente seraient ensuite nécessaires avant l’autorisation d’exporter. Le rétablissement des échanges avec l’Italie interviendrait alors début juin, ce qui signifie trois mois de blocage. Or, sur le seul mois de mars, 17 500 têtes doivent normalement quitter le Cantal. D’après les chiffres de la FFCB, 80 000 petits veaux, génisses et broutards vont se retrouver coincés en France sur la même période. « L’Italie représente plus de 90 % de notre activité et on ne rattrapera pas le temps perdu », souligne Jean-Luc Lacombe. Hier, la FFCB n’avait aucune certitude sur l’application des mesures au 3 mars, l’ordonnance italienne n’étant toujours pas publiée. Le flou reste aussi total sur le délai d’attente après vaccination.