L’Europe libéralise un peu plus ses marchés agricoles
Le cadre de la Politique agricole commune défini à la fin juin pour les sept prochaines années devrait permettre à chaque pays membre de corriger les déséquilibres entre productions grâce à un budget spécifique. La France aura une petite marge de manœuvre pour freiner la décapitalisation en élevages de ruminants destinés à la viande et le retournement des prairies en champs de céréales. En dehors de ce rééquilibrage via les aides directes aux producteurs, les opérateurs des marchés doivent s’attendre à une nouvelle dérégulation. Les aides à l’export sont maintenues mais mobilisées uniquement en cas de nécessité, ce qui enlève une assurance aux exportateurs de poulet congelé ; les quotas de betterave sucrière s’arrêteront en 2017, au péril des sucreries européennes, mais au profit des plus compétitives, dont font partie les Françaises. Afin de prévenir et traiter les dérives de marché, les systèmes d’intervention publique et d’aide au stockage privé sont voulus plus réactifs et efficaces. Le Parlement obtient un pouvoir de codécision sur la fixation des prix de référence et de déclenchement de l’intervention. Pour autant, Bruxelles aura un rôle déterminant sur les échanges. C’est aussi elle qui déclenchera les clauses de sauvegarde en cas de crise, et autorisera les organisations de producteurs ou interprofessionnelles, reconnues à l’échelon européen, à prendre des mesures collectives temporaires comme le retrait du marché ou le stockage privé.