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L’ESB n’inquiète pas les producteurs de lait de chèvre

Après la confirmation d’un cas de chèvre atteinte d’ESB, le faible risque de contamination du lait des caprins ne provoque pas d’inquiétude dans la filière. Producteurs et industriels n’ont pas modifié leurs habitudes.

Pas de quoi s’alarmer. Voilà en substance le message qui émane des autorités sanitaires européennes et des spécialistes caprins, qui s’attachent à dédouaner le lait de chèvre de toute menace de contamination d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, maladie de la vache folle).

L’actualité sur le sujet a été relancée le 28 janvier dernier, lors de l’annonce par la Commission européenne de la confirmation d’un cas d’ESB chez une chèvre. Abattue en 2002 en France, il s’agit du premier cas au monde de contamination d’une chèvre par l’ESB, qui a touché jusqu’ici les bovins uniquement. Mais les données concernant le lait sont plutôt rassurantes. Le 26 novembre, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) rendait publique une déclaration du groupe d’experts sur les risques biologiques de la consommation de lait de chèvre et de produits dérivés. L’autorité, qui recommande que les recherches s’orientent davantage sur la sécurité du lait des petits ruminants, a toutefois noté qu’« à la lumière des connaissances scientifiques actuelles, il est assez peu probable que le lait et les produits laitiers dérivés issus de petits ruminants présentent un risque quelconque de contamination aux EST, si le lait provient d’animaux sains ». La seule probabilité de contamination pourrait provenir d’une mammite (infection du pis par les bactéries), qui rend possible le contact entre le lait et le sang. Mais l’écartement des animaux concernés « est considéré comme efficace pour réduire le risque potentiel », ajoute l’Efsa. Les chèvres laitières étant réformées vers 3 ans, la probabilité d’avoir ingéré des farines animales contaminées apparaît très faible, sinon inexistante.

Un cas très isolé

Pour Patrick Charpentier, président du conseil spécialisé caprin de l’Onilait, il n’y a aucun risque à ce stade. « Nous prenons ce cas au sérieux, mais la chèvre détectée est un cas très isolé ». Selon lui, toutes les précautions ont été prises ces dernières années, et expliquent une situation plutôt sereine. Le sujet sera évoqué lors du prochain conseil spécialisé, qui se tiendra le 8 mars, mais aucune mesure n’a été prise quant à une éventuelle vigilance supplémentaire.

Un représentant du commerce des produits laitiers caprins nous confiait également l’absence d’affolement qui entoure ces produits. « La traçabilité nous permet de remonter assez rapidement les lots en cas de problème. Et nous avons beaucoup plus à craindre des alertes de salmonelles ou de listéria. Concernant l’ESB, les services vétérinaires ne nous ont rien indiqué ». L’attitude est identique chez les fromagers industriels, qui n’ont en rien modifié leurs méthodes et leur approche du lait de chèvre, comme chez Bongrain, qui commercialise Chavroux. L’interrogation pourrait plus porter sur la contamination de la viande de chèvre, que l’Efsa va étudier avant de publier des avis d’ici à juillet.

Rédaction Réussir

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