Lesaffre ferme son unique malterie française
Le groupe nordiste Lesaffre, leader mondial dans le domaine de la levure de boulangerie, a annoncé le 9 mai dernier la fermeture de son unique malterie française implantée à Marquette-lez-Lille (59). Ses dirigeants ont réuni le comité d'entreprise six jours plus tard. Ce dernier leur a demandé notamment « à ce que le site soit mis en vente pour la sauvegarde des emplois ». A noter que lors de la dernière réunion du le 22 mai, le comité d’entreprise n’a pas donné d’avis sur les conclusions économiques présentées par la direction du groupe.
Créé par la famille Lesaffre en 1924 après la crise de l'alcool de 1923, la malterie des Grandes Malteries Modernes (GMM) qui deviendra en 2003 IMC France, produisait encore 105 000 tonnes de malt et employait 53 personnes en 2005. Depuis 1998, le groupe Lesaffre est associé à parts égales avec le groupe agroalimentaire américain Archer Daniels Midlands (ADM) dans International Malting Company dont la filiale française IMC France est actuellement propriétaire du site historique de production de Marquette-lez-Lille.
Dans un communiqué, IMC France explique que « l a société traverse des difficultés économiques structurelles liées à la nouvelle donne de son marché (....). L'Europe est particulièrement touchée, avec la construction de sites récents en Espagne, Hollande et Scandinavie mais aussi en Russie, Ukraine, Roumanie. Des capacités nouvelles de production qui réduisent d'autant les débouchés des malteurs européens qui livraient traditionnellement ces marchés».
La malterie de Vandecasteele en sursis
IMC France évoque également la concentration de la brasserie dont « les cinq principaux opérateurs représentent 45 % de la production mondiale ». IMC France souligne par ailleurs que « la crise que traverse le marché du malt est durable et sans précédent et condamne les malteries les moins compétitives et les moins bien situées».
L'annonce de la fermeture de Marquette intervient après celle de la malterie du groupe Malteurop à Reims en février dernier (80 000 tonnes). Quant à celle d'Aire-sur-la-Lys (62), la malterie Vandecasteele reprise par les coopératives du nord de la France et de Champagne, elle est actuellement considérée comme « en sursis ».
Ce sont autant de fermetures qui hypothèquent l'avenir de la malterie française qui avait basé son développement sur les exportations dans les années 1980. Sylvain Caulliez, le directeur général d'IMC France, a affirmé que « l'entreprise mettrait tout en œuvre pour permettre à chaque salarié de trouver une solution à sa situation personnelle ».