Les zinzins du zinc

Il était temps de publier un « Guide des meilleurs bars à vins de France ». Il semble, selon les auteurs, que ce soit le premier, ce qui est étonnant lorsque l’on constate leur succès. Le renouveau des bistrots à vins est incontestablement plus qu’un phénomène de mode, presque un phénomène de société. Il profite d’ailleurs largement aux viticulteurs, dans un contexte de baisse généralisée de la consommation en France. « 30 % de nouveaux établissements ont ouvert depuis deux ans dans toutes les régions », assure l’un des deux coauteurs, Egmont Labadie, dans sa préface. « Cette dynamique cristallise toutes les tendances positives aujourd’hui à l’œuvre dans le monde du vin ; présence massive des jeunes, des femmes, caractère incontournable du vin au verre, absence d’œillères, enfin découverte du bon rapport qualité-prix et de l’incroyable richesse des vins français », poursuit-il. Précisons, comme nous sommes le quotidien de l’agroalimentaire, que c’est une tendance également encourageante pour les producteurs de charcuterie ou de fromages haut de gamme. Car la particularité du véritable bar à vins, c’est que l’on y consomme, de préférence au comptoir, des vins au verre et des produits de qualité que l’on grignote pour les accompagner.

Rien à voir avec les belles tables où l’on assoit cérémonieusement pour déguster entre soi. Le bar à vin est un endroit ouvert à une clientèle diverse, mais toujours attachée au bon goût. Pas sûr cependant que ce soit toujours un lieu qui «enseigne la modération et la prudence des propos», comme le croit l’auteur.

Il ne faut exagérer quand même... La sélection des bistrots est intéressante, même si elle est assez partielle. Des endroits traditionnels en côtoient d’autres plus branchés, comme le Wine and Bubbles à Paris. Mention spéciale aux photos sur le vif de Pierrick Bourgault. En ce qui concerne Paris, rappelons que le bistrot de l’année est élu par le jury de la Coupe du meilleur pot de l’Académie Rabelais. L’élection aura lieu avant la fin de l’année et la remise au printemps. Le tenant du titre est Pierre Cade (le Saint-Vincent, 26 rue de la Coix-Nivert, Paris XV ^e).