Les viticulteurs du Languedoc-Roussillon dans la rue mercredi
Les viticulteurs du Languedoc-Roussillon descendent dans la rue mercredi à Montpellier pour protester contre l’insuffisance du plan d’aide annoncé en janvier par le gouvernement. Plusieurs milliers de professionnels de l’Hérault, de l’Aude, du Gard et des Pyrénées-Orientales se rassembleront à 15 heures dans la capitale régionale. «Le mécontentement est très fort à la base et concerne toutes les catégories de viticulteurs», a averti Jean Huillet, président de la Confédération nationale des vins de pays et représentant héraultais. Le plan du ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau prévoit 70 millions d’euros pour 2005, dont 20 millions d’aides directes de l’État aux viticulteurs. Avec de telles sommes annoncées, «on cherche à nous mettre la population à dos. En réalité, on nous permet juste d’emprunter pour payer nos dettes», selon M. Huillet. Lundi, les viticulteurs du Gard ont déjà mené des actions sur les routes. Le dernier rassemblement régional, qui a réuni 5 000 viticulteurs en janvier 2002 à Béziers (Hérault), avait été émaillé d’incidents. La profession réclame un «soutien conjoncturel » : maintien des primes à la plantation, exonération des charges, ainsi que des prêts à taux zéro, notamment pour les jeunes. Les viticulteurs exigent aussi l’«équité en Europe», stigmatisant l’utilisation en Italie et en Espagne de produits phytosanitaires à moindre coût, interdits en France. Ils s’estiment enfin «victimes de la surproduction d’autres bassins», notamment le Bordelais, alors que le vignoble languedocien, le plus grand du monde avec 280 000 hectares, a sacrifié plus de 20 000 hectares en dix ans.