Les viticulteurs descendent dans la rue
Une dizaine de milliers de viticulteurs méridionaux devrait descendre aujourd’hui dans la rue pour demander au gouvernement de soutenir les professionnels en crise. Des manifestations se tiendront à partir de 15 heures, à Avignon, Nîmes, Béziers et à Narbonne. Parmi les organisateurs : la confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF), la confédération française des vins de Pays (CFVDP) et la confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à appellations d'origine contrôlée (Cnaoc).
Mais toutes les organisations de producteurs ne s'associent pas au mouvement. Les vignerons indépendants de l’Hérault ont par exemple expliqué ne pas appeler à manifester à Béziers parce que la date « est particulièrement mal choisie à la veille de Vinisud, alors que c'est par la relance du marché que la viticulture sortira durablement de la crise » et « parce que cette manifestation se révélerait catastrophique pour [la] région si elle devait être émaillée de débordements incontrôlés » (ce que la police craint en fin de parcours). Le Bordelais n'a pas non plus choisi la voie du défilé pour alerter le gouvernement. Ce matin, une délégation de représentants professionnels remettra au préfet un cahier de revendications. Des affiches seront collées à Bordeaux et dans les communes viticoles pour relayer le message régional.
Bordeaux, accusé par d'autres régions comme les côtes du Rhône de ne pas avoir joué le jeu de la distillation, présente deux revendications : une aide à la commercialisation à l'export plutôt qu'une aide à la destruction, une communication positive sur le vin et la suppression des campagnes de dénigrement. A Avignon, InterRhône, qui estime avoir pris toutes les mesures d'assainissement du marché (distillation et mise en réserve) réclamera aussi l'interdiction de la revente à perte au sein de la production, des aides financières d'urgence et un soutien à la commercialisation en France. Même message en Languedoc-Roussillon où la demande d'aides urgentes se fera sûrement plus marquée. En prévision de ces manifestations, Dominique Bussereau a confirmé hier qu'un plan stratégique de développement pour le vin français allait être annoncé d'ici fin mars.