Aller au contenu principal

Les vins du sud de la France ont du mal à communiquer ensemble

Vinisud a fermé ses portes la semaine dernière sur une note positive : 1633 exposants, plus de 32 500 entrées. Mais les guerres de clochers reprennent de plus belle en Languedoc-Roussillon.

C’est un vrai casse-tête chinois que de comprendre les intérêts des uns et des autres dans la reconstruction de l’offre viticole régionale du sud de la France. L’interprofession née mi-2006 est censée fédérer les interprofessions du Languedoc (CIVL), du Roussillon (CIVR), des vins de pays d’Oc (Inter Oc) et l’Anivit (représentant les autres VDP) pour communiquer de conserve, notamment sur la nouvelle marque ombrelle Sud de France. Les trois premières ont respectivement mis sur la table 2,5, 1,8 et 2,5 millions d’euros, soit un total de 6,9 millions d’euros tandis que l’Anivit n’allouait cette année que 160 000 euros. De quoi faire bondir les présidents des interpros, en particulier Jacques Gravegeal d’Inter Oc qui rappelle que « le Languedoc-Roussillon représente les trois-quarts des vins de pays français et qu’à ce titre, il est impensable de ne recevoir que des miettes ». L’idée d’une grande interprofession unique semble également compromise au profit d’un système à deux étages : d’un côté les trois organismes actuels qui continueraient à communiquer sur leurs appellations, de l’autre Inter Sud qui aurait en charge Sud de France représentant, dans cette région mixte, 5 M hl en VDP et 1,8 M en AOC, et qui bénéficiera également des 5 M d’euros versés par le Conseil régional. Le contrôle échappant ainsi aux coopératives qui représentent 80 % de la production régionale mais pas le négoce, celles-ci ont décidé de faire la grève des cotisations (CVO).

Malgré ces dissensions tous azimuts, certaines opérations commencent à se mettre en place comme la gestion commune des déclarations de sorties de chais, le suivi aval qualité, les actions de promotion dans les pays prioritaires (France, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Japon). Après une campagne dans la restauration régionale et dans les caveaux en 2007, les actions seront dirigées en 2008 vers la GMS.

Hiérarchisation VDP et AOC

Les travaux de hiérarchisation de l’offre ont abouti, il y a quelques mois à une segmentation des VDP d’Oc avec un segment Séduction au bon rapport qualité-prix et au packaging plus «fun», un segment Style, cœur de gamme conditionné en BIB ou en bouteille, et un segment Collection au cahier des charges plus sévère comprenant, notamment, l’obligation de mise en bouteilles dans la région de production. Inter Oc participe au financement des actions d’entreprises, regroupées dans un club des marques à condition qu’elles valorisent leurs vins. Même démarche de la nouvelle AOC Languedoc, grande appellation socle régionale avec, pour les opérateurs, l’obligation de positionner leurs marques à 3 euros minimum, d’avoir un objectif à 3 ans et déjà un référencement national. Le CIVL met ainsi au pot 650 000 euros pour des actions à 50-50 sur les mêmes pays que les VDP d’Oc, les Etats-Unis remplaçant le Japon dans les cibles privilégiées. Une initiative qui regroupe déjà de nouvelles marques ou des déclinaisons de gamme chez les principaux opérateurs régionaux. « Outre la signature ombrelle Sud de France, la seule vraie réponse à nos problèmes réside dans une politique de marques » martèle Bernard Devic, président d’Inter Sud. Une solution qui pourrait aussi endiguer le recul des exportations régionales (- 2,5 %).

Rédaction Réussir

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

plateau d'oeufs en GMS
Œufs ukrainiens contaminés vendus en France : la filière appelle à des mesures

Différentes alertes sur les œufs ukrainiens pour la présence de produits sanitaires interdits en Europe ont émaillé l’été. Le…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

les drapeaux de l'UE et du Mercosur côte à côte
Accord UE-Mercosur : qui se réjouit, qui se méfie, qui conteste ?

Alors que la Commission a donné le feu vert au processus de ratification au traité entre l’Union européenne et le Mercosur,…

viande de porc dans un abattoir russe. agroalimentaire.
Porc : en Chine, la Russie profite de la guerre commerciale

Depuis qu’elle a reçu l’agrément de Pékin, la Russie exporte activement viandes et abats de porc vers la Chine. Le pays…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio