Les vins du Nouveau Monde gagnent du terrain
Les vins du Nouveau Monde grignotent petit à petit des parts de marché aux cinq premiers producteurs du vieux continent (France, Italie, Espagne, Portugal et Allemagne). En 2003, dopés par des taux de change monétaires favorables et une faible récolte italienne, les pays de l’hémisphère sud et les USA ont vu progresser leurs exportations globales de vins de 20 % (vs 2002). Si, dans le même temps, les cinq pays de l’UE ont connu une croissance de leurs exportations de 5 %, aujourd’hui ils ne représentent plus que 64 % dans les échanges mondiaux contre 75 % dans les années 81-85. L’hémisphère sud et les USA ont, à l’inverse, littéralement explosé depuis cette époque, où ils ne détenaient que 1,6 % de part de marché, pour atteindre 23 % en 2003. Si l’année 2003 a été exceptionnelle, le mouvement est donc structurel, s’inscrivant en outre dans une montée en puissance des échanges internationaux qui représentent aujourd’hui 32 % de la consommation mondiale contre à peine 18 % au début des années 80 et 29,5 % en 2002.
Le vignoble mondial marque une pause
A l’avenir, les experts de l’organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), à l’initiative de la publication de ces chiffres, ne voient pas comment la concurrence internationale ne pourrait pas encore s’exacerber.
Certes pour la première fois depuis près d’une décennie, le vignoble extra communautaire a marqué une pause en 2003 (4,318 M ha contre 4,330 en 2002), avec l’arrêt de la croissance des vignobles de l’hémisphère sud et des USA. Avec une stabilisation du vignoble dans l’UE, les surfaces de vignes dans le monde ont ainsi régressé de 0,4 % en 2003. Mais il existe encore un potentiel « masqué » lié aux replantations non encore effectives dans le vignoble communautaire. Pour 2003, la production mondiale de vins s’est établie entre 252,4 et 260,3 M d’hl, niveau pouvant être qualifié de faible. Alors que la production tend ainsi à se stabiliser, la consommation, elle, décroît fortement dans l’Union européenne. En 2003, elle a chuté de 2 % en France, de 2,4 % en Italie et de 1 % en Espagne. Hors UE, la consommation stagne ou croît légèrement, à l’exception des USA où la progression est de l’ordre de 4 %. Le déséquilibre production/consommation devrait ainsi être ramené à 28,6 M d’hl en 2003. Mais compte tenu des superficies en suspens dans l’UE-15, cet écart pourrait progresser jusqu’à 40 à 50 Mhl en 2007. La bataille risque donc de continuer à faire rage sur le marché mondial.