Les vins de Bordeaux perdent du terrain à l’export
Ainsi que nous l’avons brièvement signalé la semaine dernière, les exportations françaises de vins pour le premier semestre concrétisent la menace de dégradation qui planait depuis l’an dernier, malgré une petite reprise en mai et juin. Pour l’ensemble du secteur vins et spiritueux, les exportations ont atteint 3,4 milliards d’euros, soit quelque 2 % de moins que pour la période correspondante de 2003.
Si le Champagne échappe à ce phénomène et affiche un excellent résultat avec plus de 625 000 euros soit une progression en valeur de 14 %, accompagnant une progression en volume de 9 % en revanche, la baisse des exportations de vin tranquille s’est accentuée en volume, -4,2 % et en valeur - 8,4 % à 1,79 milliard d’euros.
Bourgogne marque des points
Les Bordeaux sont particulièrement touchés par cette tendance subissant une perte en volume de 11 % et de 26 % en valeur, malgré les prix élevés obtenus par les grands crus du millésime 2000 exportés début 2003.
Le grand rival du Bordelais en matière d’Appellation de haut de gamme, la Bourgogne, marque des points avec une progression sensible de près de 20 % en valeur, ce qui ne compense pas les 26 % de perte du Bordeaux. Quelques autres régions ne se tirent pas top mal de cette crise qui s’engage comme, le Val de Loire, alors que le Languedoc-Roussillon s’en tire de justesse et que les Côtes-du-rhône régressent de 7 %.
La baisse des exportations de vin tranquille est perceptible auprès de la plupart de nos gros clients : -15 % en valeur vers le Royaume-Uni, -26,8 % à destination des Etats-Unis, -10 % à destination de l’Allemagne, la Belgique se révélant une fois encore un client fidèle avec une progression de 4,2 %. Quant au Japon, il enregistre une hausse spectaculaire de 26,8 % pour un total non négligeable de 139 000 euros soit la moitié du chiffre allemand.
Commentant ces chiffres, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux constate que la baisse de nos ventes extérieures de vins tranquilles s’accompagne d’une perte de nos parts de marché chez nos principaux clients et demande la mise en œuvre rapide des orientations définies fin juillet lors des discussions entre la filière et le ministre de l’Agriculture afin de renforcer la compétitivité de l’offre française.
L’Armagnac en forme
Si le marché d’exportation des vins tranquilles inspire de légitimes inquiétudes, celui des spiritueux reste solide. Il a progressé de 1,4 % pour un total de 922 000 dans lequel le Cognac, stable, représente 547 000 euros. On notera la bonne prestation de l’Armagnac qui après de longs moments difficiles, réalise un joli score à 7 millions d’euros, loin certes derrière son grand cousin de Cognac mais pour une progression de près de 15 % par rapport au 1er semestre 2003.