Les vins d’appellation se sentent maltraités par Bruxelles
Les producteurs européens s’inquiètent d’un risque de confusion entre les vins AOP-IGP et les vins sans indication géographique, si ces derniers peuvent effectivement faire figurer le cépage et le millésime sur les bouteilles.
L’Arev, association des régions européennes viticoles regroupant 70 régions d’Europe dans 17 pays, s’est inquiété récemment auprès de la Commission européenne de la mention du cépage et du millésime sur les vins de table, qui viendrait perturber la hiérarchisation des vins en Europe. La possibilité a pourtant été entérinée par l’OCM vins il y a près de deux ans, en avril 2008. Un combat perdu d’avance? « Non, assure Dominique Janin, secrétaire de l’Arev. Nous espérons une révision de l’OCM en 2012, année au cours de laquelle un point d’étape devrait avoir lieu. Même si personne ne sait si ce point d’étape permettra des modifications ou non. » Il n’en reste pas moins que cette mention du cépage et du millésime sur les vins sans IG réduit fortement l’écart entre les ex-vins de table et la nouvelle catégorie des vins IGP et introduit une nouvelle source de confusion pour le consommateur. L’Arev attire l’attention sur le fait que ce choix de l’Europe est en contradiction avec la norme d’étiquetage de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), qui réserve le nom du cépage et le millésime pour les « vins à indication géographique ».
L’OCM vins prévaut sur l’OIV
Mais l’OCM vin prévaut sur l’OIV car la réglementation de cette organisation internationale n’est pas une règle de droit et n’est donc pas opposable. L’Arev s’inquiète par ailleurs de la date fatadique de 2018, qui verra la suppression des droits à plantation, décision tant redoutée par les viticulteurs car elle peut ouvrir la voie à la production industrielle à grande échelle.
Enfin l’association se méfie des vélléités de la Commission européenne de supprimer un des deux signes, AOP ou IGP. Une idée qui suscite une vive opposition, les appellations souhaitant au contraire que les organismes de défense et de gestion (ODG) aient la possibilité de réguler leur production. « La régulation de marché ne veut rien dire, c’est la régulation de la production qui fera le marché », soutient-on à la CNAOC.