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Les vins d’Alsace choisissent le cinéma pour contourner la loi Evin

Tandis qu’une nouvelle offensive professionnelle et politique a été lancée contre la loi Evin, les viticulteurs alsaciens ont trouvé un moyen efficace de la contourner.

Depuis la condamnation récente du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (voir LM du 12 janvier), la loi Evin est mise sur le grill par l’ensemble de la profession alors que dans le même temps plusieurs démarches cherchent à la contourner.

Le coup d’envoi de la contestation a été donné mercredi dernier par le sénateur PS de l’Aude. Roland Courteau a ainsi déposé sur le bureau du Sénat une proposition de loi visant à établir une distinction légale entre vin, « boisson agricole », et alcools, de façon à sortir la production viticole française du champ d’application de la loi Evin. Le sénateur, soutenu par 14 de ses collègues, dénonce « l’amalgame » fait par les autorités de santé publique et déplore que « les campagnes antialcooliques se transforment en campagnes anti-vin». M. Courteau souligne d’ailleurs que les règles en vigueur à la télévision française en matière de publicité pour les boissons alcooliques font l’objet d’une procédure en infraction de la part de la Commission européenne.

Un point qui ne saurait toutefois redonner le sourire aux viticulteurs bourguignons, qui prévoient de manifester le 25 février dans les rues de Chalon-sur-Saône pour défendre la consommation du vin qui est, selon eux, injustement attaquée. « On assimile le vin à une drogue, alors que le vin est un élément culturel» a affirmé le président de la CAVB (Confédération des associations viticoles de Bourgogne), Gilles Remoriquet. La CAVB espère réunir, pour cette manifestation, entre 1 000 et 1 500 viticulteurs, soit près d’un tiers des vignerons bourguignons (4 500). Cette manifestation sera « un événement » car il est « très rare » que les viticulteurs de Bourgogne, région célèbre pour ses grands crus, descendent dans la rue, a-t-il ajouté.

Sponsors du prochain film de Lelouch

Plus subtilement, le Conseil Interprofessionnel des vins d’Alsace va assurer la promotion de ses produits via un média peu usité, le cinéma. « C’est pour nous une manière de contourner la loi Evin : nous sommes à la recherche d’autres voies de promotion dans le contexte de l’interdiction de la campagne de publicité des vins de Bourgogne », explique la porte-parole du CIVA Yvelise Sciard. Le prochain film de Claude Lelouch, « Les Parisiens », est ainsi sponsorisé à hauteur de 30 000 euros par le CIVA en échange de quatre scènes mettant en valeur la production viticole de la région. Ce « placement de marques», pratique courante dans le cinéma, s’applique cette fois à un produit inhabituel. « Le contrat précise le nombre et le type de scènes, leur ordre de passage et, pour l’une d’entre elles, le dialogue qui figure au scénario de ce film », a indiqué Mme Sciard en ajoutant que c’est Claude Lelouch lui-même qui a proposé un partenariat en décembre dernier.

« La scène la plus importante est une scène de retrouvailles dans une brasserie parisienne où le patron, joué par Richard Gotainer, propose un Riesling alsacien grand cru 1989. Après un temps d’arrêt et de dégustation, le client s’exclame : « Ah ! Si l’on pouvait vieillir aussi bien ! »», décrit Mme Sciard, en précisant que les trois autres scènes comportent des plans serrés sur des bouteilles de vins d’Alsace. L’interdiction de la campagne du BIVB a au moins le mérite d’apporter un peu de créativité dans un domaine marqué par le classicisme et la tradition.

Rédaction Réussir

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