Les vieilles vaches anglaises sont de retour
Les bovins britanniques de plus de trente mois seront réintroduits dans la chaîne alimentaire en 2005. Londres l’a annoncé la semaine dernière. Cela concerne les animaux nés après le 1er août 1996, testés négatifs à l’ESB. « Nous allons développer un système robuste de dépistage, a assuré la ministre de l’Agriculture Margaret Beckett. Nous allons aussi travailler à Bruxelles pour permettre au cheptel britannique d’être exporté le plus rapidement possible ». L’ouverture des frontières est prévue à la fin de l’année prochaine. L’agence de sécurité alimentaire FSA a déclaré à la BBC qu’en raison d’une forte baisse de l’incidence de l’ESB en Grande-Bretagne, où le nombre de cas positifs a chuté de 124,4 par 10 000 animaux testés en 2001 à 6,49 par 10 000 cette année, la réintroduction du cheptel âgé est légitime.
635 000 bovins supplémentaires
Selon la Meat and livestock commission (MLC), un changement de la réglementation à l’automne prochain entraînerait l’arrivée de 260 000 vaches sur le marché en 2005, soit une production supplémentaire de 75 000 t (+11 %) de viande bovine. Pour 2006, première année pleine, l’augmentation des sorties d’animaux serait de 635 000 vaches, correspondant à 185 000 t de viande (+ 27 %). L’impact sur le marché serait alors très sensible, tout particulièrement pour les quartiers avant irlandais expédiés en Grande-Bretagne. Ceux-ci devront trouver de nouveaux débouchés.
Le retour du bœuf britannique sur le marché international demeure quant à lui hypothétique. « Y aura-t-il des disponibilités à l’export ? s’interroge Rémi Fourrier, promoteur en France de la viande britannique au sein du MLC. Si c’est le cas, la demande existe sur l’ensemble du continent, notamment en steak haché ou dans les arrières. Mais, je ne suis pas certain qu’il y ait des disponibilités en animaux de plus de trente mois. La consommation de bœuf est très bonne en Grande-Bretagne, qui est autosuffisante à 60 %. En animaux de moins de trente mois, cela paraît encore plus hypothétique. Le marché domestique est porteur ».