Les vétérinaires restent à convaincre
Patrick Gerbaldi, inspecteur général de la santé publique vétérinaire, vient d’émettre dix propositions visant à « redynamiser notre veille sanitaire vis-à-vis des maladies animales et de la qualité des denrées alimentaires ». Son rapport au ministère de l’Agriculture souligne la « démotivation croissante des vétérinaires sanitaires ». Ces derniers ont lancé un mouvement de grève le 1er décembre 2003.
L’une des propositions phares vise à instituer, dès la fin de l’année, un bilan sanitaire régulier dans chaque élevage bovin. Il se décomposerait en une visite programmée entre l’éleveur et son vétérinaire, dans le cadre du futur décret permettant la prescription à distance, et une visite d’évaluation sanitaire, financée par l’Etat. Un projet de décret prévoit que le mandat sanitaire ne soit plus pérenne, mais renouvelable par périodes de cinq années, sous réserve du suivi d’une formation continue prise en charge par l’Etat. Le rapport souligne que « le vétérinaire sanitaire doit participer à la mission de sensibilisation et de formation des éleveurs ». Cette action devrait être rémunérée à parts égales par l’Etat et les Groupements de défense sanitaire (GDS), suggère-t-il.
L’inspecteur Gerbaldi demande à la Direction générale de l’Alimentation (DGAL) d’afficher les priorités en matière de veille sanitaire et, pour chaque maladie à surveiller, les missions confiées à ses partenaires. Il souhaite une meilleure prise en compte des prestations réalisées par les vétérinaires sanitaires. Un fonds d’urgence est proposé, afin de prendre en charge la globalité de leurs interventions en cas de crise. Selon lui, la DGAL doit rallonger la nomenclature des opérations de prophylaxie collective, de police sanitaire, et accepter de rétribuer ces nouvelles tâches. Le rapport appelle également au maintien de la contribution financière des collectivités locales. Dans la foulée de ce rapport, une table ronde est prévue au cabinet d’Hervé Gaymard.