Les végétariens seraient trop exposés aux mycotoxines
Une étude de l’alimentation totale française traitant à la fois de l’exposition aux mycotoxines, minéraux et éléments traces présents dans les aliments « tels que consommés » vient d’être publiée. Cette enquête de trois ans, réalisée par la DGAL et l’Inra, est une première en France L’enquête a été réalisée auprès de 3 003 individus, enfants et adultes représentatifs de la population française. Les données d’alimentation ont été obtenues sur une période de 11 mois à partir de carnets de consommation. L’échantillon comprend 103 végétariens (dont 38 « lactovégétariens, végétariens s’autorisant les sous-produits d’origine animale et 26 « macrobiotes/végétaliens » excluant tout produits et sous-produits animaux).. Ses résultats s’avèrent plutôt rassurants. L’échantillonnage portant sur 613 aliments régionaux et 467 aliments nationaux montre un niveau de contamination en mycotoxines, minéraux et éléments traces satisfaisant au regard de la réglementation en vigueur. En revanche, l’étude conclut qu’il « semble nécessaire que soit portée une attention particulière à l’exposition aux mycotoxines de certains groupes de population comme les enfants et les végétaliens/macrobiotes (il s’agit de personnes excluant de leur alimentation tous produits et sous-produits animaux) ». Du fait de leur plus forte consommation en produits céréaliers et fruits secs, ces populations absorbent plus de mycotoxines qu’il n’en faudrait. L’enquête estime en effet que 3,4 % des enfants et 2,6 à 23 % de la population végétarienne absorberaient une dose d’alfatoxines, toxine cancérigène, supérieure à la limite recommandée par la FAO. 3,8 % des végétaliens/macrobiotes seraient surexposés aux trichothécènes, que l’on soupçonne être cancérigènes. Et 8 à 31 % d’entre eux seraient concernés par les dangers de la zéarlénone, molécule à effet oestrogènique, contenue principalement dans les céréales du petit-déjeuner.
Nouvelle alerte sur le sodium
Concernant les minéraux et oligoéléments, l’étude souligne une sous-consommation du calcium (pour 8,6 % des adultes et 4,3 % des enfants), de magnésium (pour 7,2 % des adultes) et de cuivre présent dans les mollusques et crustacés, fruits secs et abats (chez 7,3 % des adultes). A l’inverse, les résultats confirment la trop grande absorption de sodium par les Français. Le dépassement de la limite de sécurité est estimé entre 8 et 13 % pour les adultes et entre 3,5 et 5 % pour les enfants (sans compter le sel ajouté à table dans les aliments). L’Inra et la DGAL notent néanmoins que la population française est peu exposée aux éléments toxiques. Un seul petit bémol est à mettre du côté du méthylmercure qui serait trop absorbé par 1 % des enfants. Cette substance neurotoxique, présente dans les produits de la pêche, serait responsable de retard du développement psychomoteur.