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Les veaux de boucherie redressent la tête


> Marc Butruille, président du Syndicat de la vitellerie française et directeur général adjoint de Denkavit.
La filière française du veau de boucherie se relève-t-elle ? Après une dure année 2015, les sept premiers mois de 2016 ont enregistré une hausse des veaux abattus de 2 % par rapport à la même période de 2015. Une première depuis des années.

La tendance était subie l'an passé, elle semble voulue cette année », commente Jean-Marc Chaumet, qui intervenait la semaine dernière au Space. L'agroéconomiste de l'Idele ne s'enflamme pas, mais il perçoit quelques signes qui semblent traduire le renouveau d'une filière qui ne cessait de voir sa production reculer depuis près de trente ans. La mauvaise passe de la filière l'an passé ? Sans doute due à une surproduction passagère stimulée par des coûts d'allaitement bas et à un faible prix du veau consécutif à la hausse de la production laitière en Europe, sans valorisation sur le marché. Mais la production repart sur les sept premiers de 2016 et fait naître de nouveaux espoirs. « Les intégrateurs ont beaucoup investi ces dernières années dans le renouvellement des producteurs. Leur travail paie sans doute aujourd'hui », poursuit Jean-Marc Chaumet. Les industriels ont constamment innové pour renforcer l'élaboration des produits et l'interprofession (Interbev veaux) soutient des actions collectives.

Antibiotiques : « la filière a été proactive »

Il reste encore des marches à franchir pour avoir une meilleure visibilité. « La filière manque de données concernant les importations réelles de viandes de veau en provenance des Pays-Bas notamment », poursuit l'expert. La filière estime que 15 % de la consommation française vient de là. Mais les douanes continuent de classer la viande de veau dans la catégorie des bovins. Autre dossier, la mise en conformité des éleveurs (3 000 sous contrat avec des ateliers de 250 à 280 places en moyenne) avec le plan Ecoantibio 2017 qui vise à la réduction de 25 % des traitements antibiotiques. « La filière a été véritablement proactive », souligne Alexandre Merle, président d'Interbev Veaux.

Une charte interprofessionnelle a été signée en 2015, un observatoire des consommations antibiotiques mis sur pied. Ces outils ont succédé à différents travaux de recherche de solutions alternatives aux antibiotiques et aux changements de comportement des producteurs. Ils ont trouvé des pistes d'amélioration dans la ventilation (parfois avec brumisation d'huiles essentielles) ou encore l'alimentation. Les aides disponibles dans le cadre du Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles leur permettent de poursuivre les travaux de modernisation.

Premier conteneur vers les États-Unis

Sans doute le maillon de la production va-t-il se professionnaliser un peu plus par des investissements dans des ateliers d'engraissement. Il faut cependant rester prudents et ne pas se précipiter, par exemple en répondant favorablement à la demande pressante de la grande distribution en « viande issue d'animaux élevés sans antibiotiques, comme on peut le voir en porc ou en volaille », prévient Marc Butruille, président du Syndicat de la vitellerie française et directeur général adjoint de Denkavit, premier intégrateur de France.

Pour l'avenir de la filière, ce dernier observe avec un plaisir non dissimulé le géant néerlandais Van Drie préparer l'expédition de son premier conteneur de viandes de veau congelées vers les États-Unis. « Une vente historique ! », ajoute-t-il.

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