Les utilisateurs de sucre, lait et blé pour la libéralisation des marchés
À l’occasion d’une conférence organisée par Alliance 7 (syndicat des chocolatiers, biscuitiers et confiseurs), les utilisateurs de sucre, de lait et de blé se sont interrogés sur les outils et les besoins de demain face à la volatilité des marchés agricoles. Les invités présents se sont plutôt prononcés en faveur de la libéralisation des marchés, a contrario des discours ambiants dans les filières. Alors que la filière laitière souhaite garder des outils de régulation des marchés, Filippo Cerulli Irelli, vice-président de Caobisco (association européenne des biscuitiers, chocolatiers et confiseurs) représentant environ 2 000 entreprises, souhaite voir « supprimer les restitutions et droits à l’exportation, qui limitent la compétitivité à l’exportation du secteur laitier, et maintenir les systèmes de stockage privé pour favoriser la présence de stocks sur le marché européen ». Pour sa part, Robert Guichard, président du Cius Europe (Comité des industries utilisatrices de sucre) a conclu son intervention de la manière suivante : « Le sucre est toujours régulé mais il reste exposé aux influences des marchés mondiaux. Il faut transiter aussitôt que possible sur un marché libre ». Pour le Cius, la suppression des quotas en 2015 est la « seule solution ». « Il faut laisser les pays produire », a-t-il précisé, rappelant qu’en 2009, certaines usines avaient dû ralentir leurs activités voire fermer pendant quelques jours car elles ne trouvaient pas de sucre. « Sur la campagne 2008-2009, nous avons importé 214 000 tonnes de moins, alors que la Commission européenne prévoit des importations en hausse de 471 000 tonnes pour 2010-2011. Cela va être un réel problème », a ajouté Robert Guichard. Enfin, Fabien Guillot, directeur des achats et membre de la commission matières premières de l’Alliance 7, a considéré que « la volatilité était nécessaire aux marchés pour que les investisseurs s’y intéressent », en évoquant la situation du blé. Il a néanmoins émis un bémol sur le marché à terme d’Euronext, jugé « beaucoup moins transparent » que celui de Chicago, ce qui pose évidemment des problèmes dans les prises de position.