Les timides premiers pas de M.Tibéri
Pour sa première conférence de presse depuis son entrée au gouvernement, M.Jean Tibéri a fait preuve de prudence, tant dans le diagnostic que dans l'action à entreprendre. Le nouveau secrétaire d'Etat aux industries agroalimentaires (IAA) présentera au mois de mai, devant un conseil restreint, un ensemble de mesures destinées à promouvoir l'industrie française de l'alimentation. Il n'a donc fait qu'esquisser les axes principaux selon lesquels se développera cette action. M.Jean Tibéri a toutefois défini plusieurs priorités. La première devrait aller droit au cœur des chefs d'entreprises, puisqu'il s'agit ni plus ni moins de rétablir la rentabilité de l'industrie alimentaire, ce qui suppose la restauration de l'autofinancement et donc le réexamen du contrôle des prix. «Dans l'immédiat, cette politique doit tenir compte des contraintes financières qui sont la condition du maintien et du développement des IAA ». (…) Autre thème de l'action de M.Tibéri : la promotion de la qualité des produits. «Il faut non seulement rechercher et interdire, de façon draconienne, les substances toxiques, mais encore adapter les produits aux goûts et besoins des utilisateurs». Il reste qu'un accroissement de l'effort financier dans ce domaine demeure nécessaire. Enfin, à l'exportation, la place occupée par l'industrie alimentaire ne correspond à la valeur du potentiel agricole français. Des efforts sérieux doivent donc être menés sur les marchés extérieurs. Le secrétaire d'Etat aux IAA a également déclaré que la présence d'entreprises étrangères en France n'était pas toujours défavorable, notamment quand elle permet l'introduction de technologies avancées. (...) La querelle entre les tenants de la coopération et de l'industrie dans le secteur alimentaire paraît enfin «dangereusement philosophique », a dit M.Jean Tibéri, qui estime « que les coopératives doivent rendre les services qui justifient les avantages dont elles disposent ».