Les semences et plants rapportent 477 M€ à la France
Graines de maïs, graines de tournesol, plants de pommes de terre ; les semences et plants exportées par la France ont apporté à la balance commerciale un solde de 477 millions d’euros au cours de la campagne commerciale 2007-2008, un nouveau record consécutif à un bond de 24 %. Les exportateurs ont profité du retrait des Etats-Unis en maïs (certaines entreprises américaines étant installées en France) et plus que triplé leurs ventes vers la Russie et l’Ukraine en cette céréale ; ils sont arrivés en deux ans parmi les principaux fournisseurs de graines de tournesol dans ces deux pays. Les exportateurs de plants de pommes de terre, favorisés par un cahier des charges contraignant, ont fortement augmenté leurs ventes en Afrique du Nord, ainsi qu’en Arabie Saoudite et au Liban. Le solde de la balance commerciale avec les pays de l’Union européenne a progressé de 11 % à 368 millions d’euros grâce à l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l’UE. L’Allemagne reste de loin le premier pays client avec 158 millions d’euros de semences et plants exportés sur un total de 864 millions d’euros.
Divulguant ces performances faisant de la France le deuxième exportateur mondial de semences (après les Pays-Bas), le Gnis (groupement national interprofessionnel des semences et plants) presse l’Assemblé nationale de ratifier un projet de loi protégeant les obtentions végétales. Il trouve légitime que la France, engagée dans une convention internationale relative à la propriété intellectuelle des nouvelles variétés, « montre l’exemple ». Ce projet de loi adopté par le Sénat en 2006 conduit à légaliser les « semences de ferme ». Aujourd’hui, seule la culture du blé tendre donne droit à l’agriculteur de fabriquer sa propre semence à partir de variétés protégées, moyennant une CVO (cotisation volontaire obligatoire). Les semis de graines de blé non certifiées représentent plus de 40 % des emblavements.
Il s’agit en fait, au plan mondial, de défendre le système de certification d’obtention végétale contre le système américain de brevet. Le premier repose sur la gratuité du matériel génétique servant à créer des nouvelles variétés. Il permet à des petits obtenteurs d’exister, d’où les 71 entreprises françaises de sélection. Il autorise aussi la production à la ferme. Le second donne tous droits au détenteur d’un brevet, ce qui encourage les positions monopolistiques, explique-t-on au Gnis. Aujourd’hui, seuls les Etats-Unis, l’Australie et le Japon se réfèrent au brevet, mais la Chine pourrait un jour faire basculer l’équilibre.
Au sujet des OGM, le Gnis attend les décrets d’application de la loi française organisant la coexistence des variétés OGM et conventionnelles. Les sélectionneurs pensent pouvoir lancer des essais en 2009.