« Les réglementations nous pourrissent la vie»
LM : Que reprochez-vous à la réglementation européenne ?
Raymond Folliot : Elle bouge tout le temps, avec à chaque fois des coûts supplémentaires. Deux gros dossiers nous préoccupent en ce moment. Celui de l’équarrissage est toujours aussi mal piloté, et crée des distorsions de concurrence inacceptables à l’intérieur de l’UE. Concernant le paquet hygiène, un aspect me semble très inquiétant : le transfert de responsabilité. Demain, c’est l’industriel, et non plus l’Etat, qui sera chargé des alertes sanitaires et du rappel des produits.
LM : Quel vœu faites-vous pour 2005 ?
Raymond Folliot: Je souhaite une harmonisation des réglementations dans l’UE. De graves distorsions existent notamment entre la France et l’Espagne sur l’aspect environnement. On a toujours l’impression de subir des exigences plus fortes et de devoir laver plus blanc que blanc. Aux Etats-Unis ou au Canada, un pays également touché par l’ESB, les entreprises sont loin d’avoir autant de soucis. Notre législation entraîne des surcoûts énormes. Non seulement, il y a un contexte économique très difficile, avec une baisse structurelle de la consommation et de la production, mais en plus, il faut supporter des investissements très lourds.
LM :Avez-vous des projets en cours ?
Raymond Folliot : L’entreprise, qui traite 12 000 tonnes de bovins et ovins, travaille sur un process permettant de réduire le coût de transformation de ses déchets. Reste à obtenir les autorisations administratives. Un autre chantier est l’obtention de la certification Iso 14 001, qui complètera l’Iso 9001 déjà acquise. L’objectif est d’aboutir au management intégré Qualité Sécurité Environnement (QSE).