Les récoltes céréalières ont été modestes en Europe
Le COPA-COGECA et le COCERAL viennent de procéder à la mise à jour de leurs estimations de récolte de céréales alors que s’achève la première partie de la campagne. Quelques différences apparaissent entre les chiffres des deux organisations professionnelles européennes qui ne remettent pas fondamentalement en cause les estimations antérieures, notamment en ce qui concerne le blé et le maïs en France (voir encadré).
Les évolutions les plus marquantes par rapport à la campagne 2006-2007 concernent le blé tendre qui accuse un recul de 5 Mt et le maïs en retrait également de 5 Mt avec 45,6 Mt, du fait surtout de la chute d’une récolte hongroise estimée à 3,8 Mt contre 8,4 en 2006.
Ce n’est pas le cas de la France dont la récolte de maïs ne cesse d’être réévaluée au fur et à mesure que se succèdent les estimations des différents observateurs. La dernière estimation de l’ONIGC (voir LM du 13 décembre) portait sur 14, 3 Mt. L’AGPM annonce aujourd’hui 14, 8 Mt grâce à un rendement exceptionnel de 99,5 q/ha. Si l’on considère le transfert plausible de quelque 100 000 ha hectares de maïs fourrage vers le maïs grain, les silos de maïs fourrage ayant été rapidement remplis cette année et les prix du maïs grain étant attractifs, ce sont environ 800 000 t supplémentaires qui viendraient s’ajouter aux 14,8 Mt de grains.
15 Mt au moins de maïs en France
Cette forte récolte de plus de 15 Mt va devoir trouver son débouché sur le marché européen, en concurrence avec les maïs importés dont nous rappellerons qu’il a déjà fait l’objet à la fin novembre de tirage de certificats pour l’UE de 7 Mt, contre 5 pour l’ensemble de la dernière campagne (sans oublier les 2,2 Mt de tonnes de sorgho). Et l’AGPM souligne qu’à partir de mars prochain, les disponibilités exportables de l’Argentine notamment devant se révéler importantes si l’on considère l’augmentation des surfaces emblavées dans ce pays.
L’augmentation spectaculaire des importations européennes durant cette première partie de la campagne s’explique par le souci des utilisateurs, en particulier les fabricants d’aliments du bétail, de se procurer des matières premières à moindre coût, car fondamentalement, les disponibilités européennes sont suffisantes. Sur le marché national, le maïs français est devenu compétitif face au maïs brésilien et si les prix du maïs se sont inscrits dans la tendance haussière du blé, l’écart s’est creusé entre les deux céréales et doit privilégier l’utilisation de maïs par les FAB. Rappelons que l’Onigc a prévu des incorporations au niveau de 3,7 Mt contre 2,6 l’an dernier, tout en souhaitant une accélération des ventes à l’UE dans les 2 premiers mois de l’année prochaine, avant l’arrivée des récoltes argentine et brésilienne.
On notera que ni le Copa ni le Coceral n’ont émis de prévisions sur les semis d’hiver communautaire.