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Les raffineries vertes se multiplieront d'ici 2010

Technip, une société française qui réalise dans le monde entier des travaux d’ingénierie et de construction d’installations industrielles, s’est réjouie cette semaine du développement des biocarburants. Déjà présent dans le monde de l’agroalimentaire (il vient d’achever la construction d’une usine de vodka en Russie), le constructeur doit livrer 4 sites de fabrication de biodiesel et d’éthanol cette année (voir encadré). « D’ici fin 2007, Technip aura construit 65 % de la capacité de production de biodiesel en France » a assuré mardi dernier Jérôme Illouz, directeur général de la branche Industries. L’entreprise qui dégage un chiffre d’affaires de plus de 5 Mds Eur dans le domaine du pétrole et de la chimie, retire pour l’heure un petit 50 M Eur de CA de l’activité biocarburants, mais compte doubler son activité dans le secteur d’ici à 2-3 ans. « D’ici 2010, le potentiel d’installations nouvelles est de 6 unités par an au niveau européen » estime Jérôme Illouz. A ce rythme, le marché risque d’être bientôt saturé, a-t-il cependant reconnu. L’entreprise lorgne d’ailleurs d’autres marchés de ce type dans le monde.

Le végétal plutôt que l’animal

Les dirigeants de Technip estiment en effet que la disponibilité des surfaces nécessaires à la fabrication de biocarburants (notamment en colza) n’est pas un frein au développement de cette technologie. Pas plus que la moindre compétitivité du biodiesel et du bioéthanol par rapport aux carburants classiques. « Sans incitation fiscale, il est vrai que le biodiesel n’est pas rentable. Mais tout dépendra de l’évolution du prix du baril de pétrole » indique la société qui travaille avec Diester Industrie depuis 1996. Cet observateur privilégié du marché a plus confiance aux sources traditionnelles d’approvisionnement que sont les céréales, betteraves (pour le bioéthanol) et oléagineux (pour le biodiesel) que sur les graisses animales En décembre 2006, Viande Magazine a réalisé un dossier complet sur l'avenir des graisses animales dans les biocarburants. pour faire tourner les moteurs. « Le process est plus complexe et, pour des volumes comparables, l’investissement nécessaire est de 5 à 10 fois supérieur à des biocarburants classiques », explique Gilles Quéïnnec, responsable du développement éthanol et agro-industries de Technip.

Néanmoins, plusieurs projets de production d'ester méthylique d'huile animale (EMHA) sont proches d'aboutir en Bretagne, en Normandie dans la Meuse mais aussi dans le Nord de la France, près de Dunkerque. Total a ainsi confirmé mercredi que conformément à un protocole d'accord signé avec le finlandais Neste Oil en juillet 2005, il était en «phase finale d'étude» pour la construction d'une unité de biodiesel à Mardyck (Nord), où il raffine déjà du pétrole. Cette usine, dont la date d'entrée en service n'est pas connue, produirait 200.000 tonnes par an à partir d'huile de palme et de graisses animales. Elle pourrait coûter 200 millions d'euros, selon Les Echos de mercredi, un chiffre que le groupe n'a pas confirmé.

Quant au groupe de raffinage d'huiles Daudruy Van Cauwenberghe (DVC), il a indiqué mercredi qu'il commencerait la semaine prochaine la construction d'une usine de biodiesel à Dunkerque (Nord), l'une des trois unités prévues dans la région. DVC créera une filiale, Nord-Ester, pour exploiter cette usine, qui doit être mise en service à la fin de l'année, et qui produira 100 000 tonnes de biodiesel par an, à partir de graisses animales. L'investissement est de 25 millions d'euros.

Diester Industrie (groupe Sofiprotéol) va quant à lui produire 250.000 tonnes de biodiesel par an dans une unité à Cappelle-la-Grande (Nord), à partir d'huiles de colza et de tournesol. L'usine commencera son activité en 2008, et représente un investissement de 40 millions d'euros. Le marché est encore large : le gouvernement souhaite passer d'une production de 400.000 tonnes de biodiesel en 2005 à 2,3 millions de tonnes en 2008.

Rédaction Réussir

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