Les productions de plein air redoutent toute décision radicale
Si l’aviculture française a tout à craindre d’une obligation d’enfermement des volailles, c’est que « la moitié des élevages avicoles français ont un parcours extérieur», estime le ministère de l’Agriculture, ce qui est une particularité nationale. Une telle mesure, si elle était prise, serait particulièrement pénalisante pour les 6 000 exploitations avicoles sous signe officiel de qualité (dont 5 300 en label, 497 en bio et 254 en appellation d’origine contrôlée, selon le dernier recensement agricole, en 2000). D’un simple point de vue technique, on souligne dans les milieux concernés que la claustration, pour une longue période, de volailles dont les souches sont conçues pour vivre en plein air présenterait sans doute de graves risques comportementaux. Se poserait ensuite la question réglementaire du maintien ou non de la certification sur des animaux n’ayant pas respecté leur cahier des charges de production (même si certains observateurs estiment que cette possibilité est prévue par les textes). Bref, les volailles en production label rouge ne veulent pas être les dindons de la farce. « Notre système d’élevage en Label Rouge présente des garanties sanitaires uniques et est particulièrement surveillé», assure Pierre Buffo, directeur d’Avigers (Poulet fermier du Gers Label Rouge). « L’administration s’est pour l’instant contenté de recommander aux éleveurs d’éviter tout contact entre les volailles et les oiseaux sauvages, comme d’éviter le nourrissage à l’extérieur des bâtiments, tempère Agnès Laszczyk-Legendre, directrice du Synalaf. Soyez assuré que ces mesures seront appliquées par nos adhérents». « Il ne faudrait pas que des mesures préventives envisagées par des pays pour des raisons essentiellement électorales (Ndlr, référence au prochain scrutin allemand qui pèse sur le débat sur place) n’influencent des décisions qui doivent être guidées seulement par des considérations scientifiques», s’emporte un éleveur concerné.