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Les productions animales dessinent leur carte routière

« Cap sur 2010 » était le thème d’un forum réuni hier autour des productions animales. Entre fausses routes et grands axes, la salle a constaté l’importance du facteur humain.

La voie biologique : un « chemin vicinal». La maîtrise des coûts : une « autoroute»… Les enjeux des productions animales sont classifiés en axes plus ou moins fréquentés dans le rapport d’enquête du Céréopa (Centre d’études et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales) présenté hier à une session de l’Aftaa (Association des techniciens de l’alimentation animale) à Paris. Cette originalité a inspiré les trois témoins, Philippe Baralon, associé au sein du cabinet de conseil en stratégie Phylum, Patrice Gollier, directeur de la nutrition et de la santé animales de l’Union InVivo et de la firme service Inzo et Christophe Dutertre, ingénieur-conseil à l’interprofession porcine Aquitaine et au consortium du jambon de Bayonne.

Ce rapport exploite les opinions de 49 cadres sur divers enjeux pour les 10 ans à venir et les moyens d’y parvenir. En « chemins vicinaux » ont été classées les voies peu engageantes que sont le mode de production biologique, la recherche de nouveaux systèmes de production et les marques de distributeur. Les filières sont « malades de la grande distribution», a abondé Philippe Baralon (Phylum), quant au bio, « ne l’enterrons pas si vite », a-t-il prévenu. Passant aux « départementales» des offres citoyennes et des pays tiers, Patrice Gollier (Inzo) a défendu l’idée que l’on peut vendre de la valeur ajoutée aux pays tiers. Routes à circulation dense mais fluide, les « nationales» sont principalement représentées par le développement des signes de qualité de type Label Rouge, l’affirmation du terroir et le travail sur les saveurs. D’autres « nationales» traversent le domaine de l’élevage (considération des éleveurs, bien-être des animaux, performances). Celles-ci sont reliées à l’« autoroute» de la « rémunération suffisante des éleveurs » ; signe, selon les témoins invités, que les cadres de l’alimentaire sont conscients de la nécessité de pérenniser l’amont et de cultiver le lien entre élevage et industrie.

Deux autres « autoroutes» sont désignées par la maîtrise des coûts et de la sécurité alimentaire. Ces deux enjeux, plutôt « défensifs», aux yeux du directeur du Céréopa, Olivier Lapierre, sont des passages obligés à ceux de Philippe Baralon. Ce dernier a souligné que les grands groupes réduisent systématiquement les coûts non productifs. Se différencier n’en dispense pas. Quant à la sécurité alimentaire, la problématique s’est déplacée, d’après lui, du niveau national au niveau européen. Deux enjeux plus offensifs, la santé des consommateurs et l’accès aux marchés de l’Europe occidentale sont vus en « voies express ».

Bonne nouvelle pour l’alimentation animale, elle joue un rôle important dans les enjeux majeurs que sont le coût de production, les performances zootechniques et la santé des consommateurs. Mais elle n’est qu’un rouage de la formidable machine humaine, « collective», « interprofessionnelle», « interfilières» et « ouverte sur la société » que les cadres et experts du forum veulent voir fonctionner.

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