Les producteurs de viande bovine haussent le ton
Revenus en baisse depuis 2007, trésoreries sinistrées, coûts de production en hausse et prix tirés vers le bas, nombre d’éleveurs bovins sont, comme Mickaël Trichet, « à la limite du point de non-retour ». C’est depuis son exploitation de Ligné (44) que la Fédération Nationale Bovine a lancé hier un cri de détresse et de colère. Sur 120 000 exploitations spécialisées, 12 à 15 000 seraient selon l’organisation menacées de disparition d’ici fin 2010. Pour éviter le désastre, la FNB réclame une « année blanche » sur le remboursement des annuités d’emprunts. Très remonté, son président Pierre Chevalier a annoncé pour le 1er septembre la tenue d’un CA qui décidera d’un « plan stratégique de guerre ». Industriels et GMS sont dans le collimateur : « l’absence de transparence sur les marges n’est plus supportable ». Pour équilibrer la rentabilité de l’activité viande bovine, les prix à la production doivent augmenter de 20 %, réclame la FNB. Et afin de sécuriser durablement le revenu des éleveurs, l’organisation défend son projet de contractualisation avec la filière. Pierre Chevalier a enfin exprimé son « ras-le-bol du double langage » face aux importations d’Amérique du Sud et exigé le respect de normes et contrôles identiques. « Ces viandes seront virées des rayons », a-t-il menacé en annonçant de prochaines actions.