Les prix ont tiré les revenus à la hausse
Hors inflation, le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié (à ne pas confondre avec le résultat agricole) a progressé de 15 % en 2006, selon le dernier numéro d’Agreste Primeur publié hier. Les services du ministère de l’Agriculture expliquent ces bons résultats par une hausse des prix agricoles et un recul quasi général des volumes produits. Cette situation rejaillit sur le revenu de toutes les branches de production, exception faite de la viticulture et de l’élevage ovin.
Au premier rang en termes de progression se trouvent les grandes cultures dont le revenu net a progressé de 44 % en un an, fortement appuyé par la hausse des prix des pommes de terre. En matière de céréales et oléoprotéagineux, le revenu net a gagné 35 % après deux années de « baisse marquée », du fait de la réduction des surfaces, de la sécheresse de juin-juillet et de la baisse annoncée des disponibilités mondiales à l’origine de tensions. Les fruits et légumes d’été ont connu une « conjoncture favorable », le revenu 2006 de l’arboriculture fruitière devant progresser de 36 % selon les prévisions du ministère. Ce faisant, le revenu des arboriculteurs « retrouverait en 2006 quasiment son niveau élevé de 2001 », tandis que les maraîchers et horticulteurs devraient connaître un revenu en hausse de 18 %.
L’élevage ne déroge pas à la règle, avec pour la deuxième année consécutive un résultat en hausse pour les éleveurs. Les bovins viande (+8%) font mieux que les bovins lait (+8%), avec des cours en progression associés à une production stable voire en légère régression pour les veaux . Les élevages hors sol connaissent une situation contrastée, avec un secteur porcin enregistrant une conjoncture nettement favorable, ce qui n’est pas le cas de la volaille. L’élevage ovin semble être le mauvais élève de la classe, avec une évolution négative (revenu en retrait de 2 % par rapport à 2005). Rien de comparable cependant avec les chiffres de la viticulture. Malgré des prix mieux orientés, le revenu du secteur reculerait encore de 34 % en viticulture courante, après les -50 % de l’année 2005. La viticulture d’appellation s’en sort un peu mieux, avec une baisse limitée à -10 %.