Les prix des produits aquatiques baissent
Le marché des produits de la pêche et de l’aquaculture a confirmé sa bonne santé sur le premier semestre 2004. Les Français ont consommé 4 % de plus de produits aquatiques que l’an dernier. Une progression qui s’inscrit dans la tendance observée par l’Office national interprofessionnel de la mer (Ofimer) depuis quelques années. Mais sur les six premiers mois de l’année, l’augmentation de la consommation s’accompagne d’une baisse du prix moyen de 2 %. C’est la première fois que ce phénomène se produit en quatre ans. L’an dernier sur la même période le prix moyen des produits aquatiques avait progressé de 8 % (grâce notamment à une meilleure valorisation du secteur de la conserve).
En ce début de l’année, la baisse des prix à la consommation a concerné tous les secteurs : les produits frais (-3 % pour une progression des volumes de 3 %), saurisserie et produits traiteurs (-6 %, avec +22 % en volume), le surgelé (-3 %, et +2 % en volume) et la conserve (-2 % en prix et en volume).
Cette baisse des prix a sûrement contribué à doper la consommation sur le frais après une baisse de 2 % en 2003. La régression des produits aquatiques frais entiers (-10 %) a été compensée par l’essor du préemballé (+13%). Avec le retour en abondance des moules et des coquilles St-Jacques, les ventes de coquillages ont crû de 15 % en 2004. Le saumon frais a enregistré -20 % au premier semestre, subissant ainsi de plein fouet les conséquences néfastes de l’étude américaine parue en janvier dans Science. Cette mauvaise presse a affecté le saumon entier qui a vu ses ventes baisser de moitié, alors que le saumon préemballé progressait de 19 % et le saumon fumé de 5 %.
Les ventes des criées reculent
Le dynamisme global des ventes en grandes surfaces sur des produits aquatiques à meilleur marché s’explique surtout par le fléchissement des prix de la matière première sur les marchés extérieurs. Les importations qui ont progressé de 6 % en volume au premier semestre ont vu leur prix moyen reculé de 8 %, du fait notamment des pêches abondantes enregistrées dans l’hémisphère Sud. En France, le phénomène inverse a été observé sur les criées. De janvier à mi-septembre, les quantités mises en vente sous criées ont reculé de 10 % par rapport à 2003 (passant de 169 600 à 153 200 tonnes). La hausse du prix moyen (+8%) n’a pas suffi à compenser cette réduction de la pêche : le chiffre d’affaires des criées françaises s’est émoussé à 403 M Eur contre 416 un an plus tôt. Les régions les plus affectées par cette baisse de la ressource ont été le Nord-Pas-de-Calais (très concerné par les quotas sur les poissons blancs), la Manche (quotas sur le merlan et le lieu jaune) et la Méditerranée (moindre débarquement des anchois, sardines et merlus).