Les prix agricoles sont toujours en baisse
Refrain vedette de cet été, et plus encore de l’été 2003 marqué par une vague de canicule, la cherté des fruits et légumes s’atténue statistiquement parlant. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Insee observe ainsi un léger recul des prix agricoles en octobre (-0,9 % en données corrigées des variations saisonnières), recul qui atteint 8,4 % par rapport aux niveaux élevés des prix d’octobre 2003. Si le chiffre global est en baisse, il mérite un examen plus attentif révélateur de disparités entre les produits végétaux et animaux, dont les variations sont contraires. Ainsi, pour les végétaux, les prix des céréales s’avèrent très inférieurs aux tarifs relevés il y a un an, avec une baisse de 25,6 %. Sur trois ans, la baisse atteint 11 %.
Pour les légumes, la demande atone, couplée à une offre abondante, explique des chiffres saisissants, même en prenant en compte l’effet canicule qui avait gonflé les prix. En glissement annuel, les prix de la carotte, du chou-fleur et de la tomate accusent respectivement -50,6 %, -67,9 % et -34,9 %. Les fruits s’en sortent mieux avec des prix en chute de -23,5 % « seulement » pour la poire et -38,6 % pour le raisin, seule la pomme tirant son épingle du jeu avec une hausse de 8 %. Pour l’ensemble des fruits, les prix s’infléchissent de 10,7 % sur un an, tandis que les légumes perdent 23,2 % (en données brutes).
Si ce secteur fait grise mine, les producteurs de viande peuvent sourire, avec les prix des gros bovins qui s’affichent en hausse de 6,9 % en glissement annuel, profitant d’une offre limitée. Les porcins, avec des débouchés à l’exportation, gagnent pour leur part 10,9 %.
-59,5 % pour les œufs sur un an
Au final, les cours du bétail à la production affichent une bonne santé sur un an avec 6,8 % de hausse. L’indice des prix de gros affiche même une hausse des prix du bœuf de 11,9 % et de 4,7 % pour le veau. Seul bémol dans le secteur des produits d’origine animale, le cours des œufs connaît lui de grosses difficultés, avec une chute des prix à la production de 9,3 % sur un mois. En glissement annuel, le prix des œufs s’est même effondré puisqu’il est aujourd’hui inférieur de 59,5 % au prix d’octobre 2003, sous l’effet conjugué d’une production abondante et de difficultés à l’exportation. Pour les agriculteurs qui ne peuvent profiter de la santé actuelle de la viande, le scénario s’assombrit encore plus, avec une hausse des prix de l’énergie qui s’amplifie. Elle atteint 7,2 % sur un mois et 23,2 % sur un an.