Les Prêcheurs de l'apocalypse
Un bon bol d’air frais. Lorsqu’on referme le livre « Les prêcheurs de l’apocalype », publié en 2007 par Jean de Kervasdoué (Plon, 2007), le lecteur se prend d’une envie de liberté. Car l’auteur, ancien collaborateur des ministères de l’Agriculture et de la Santé, ex-directeur des hôpitaux brise sans pitié les principes de précaution de nos société modernes qui fixent règles environnementales et sanitaires. Nucléaire, ondes des téléphones portables, chikungunya, canicule, vache folle, OGM, toutes les peurs modernes passent à la moulinette d’un auteur qui fustige les « délires écologiques et sanitaires ». La crise du « poulet belge », par exemple : en 1999, des poulets contaminés à la dioxine font la une des journaux. On les retire des linéaires, on les abat dans les élevages. Mais une fois passé l’émotion médiatique, des études vont montrer, selon Jean de Kervasdoué, que l’homme aurait été en danger uniquement s’il avait consommé 18 kg de ce poulet frelaté par jour pendant un an… sans rien éliminer. En somme, il serait mort de poulet avant de mourir de dioxine, ironise l’auteur qui regrette que les questions scientifiques sont ignorées en France, au profit d’opinions et de rumeurs. « Cette référence à la règle, à la norme […] l'emporte sur l’analyse objective des faits », souligne l’auteur. Lorsque l’État, les experts et les médias communiquent de concert sur le même sujet, la raison disparaît derrière la peur que le citoyen ne peut vérifier. Encore un autre exemple tout à fait d’actualité, les OGM. Pour M. de Kervasdoué, les OGM « sont plus étudiés, et donc vraisemblablement moins dangereuses que les autres plantes dont certaines sont peu ou pas connues ». Il va encore plus loin : à ses yeux, les OGM peuvent contribuer à réduire les émissions de gaz à effets de serre, s’ils sont sélectionnés pour consommer moins d’eau, moins d’engrais et moins de pesticides. Ainsi se déroule le propos de l’auteur qui appelle au retour de la raison et de l’analyse dans ce pamphlet anti-peurs.
Les Prêcheurs de l'apocalypse. Plon. 19 euros.