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Les ports du Nord-Pas-de-Calais font les yeux doux à l’Espagne

Boulogne-sur-Mer et Dunkerque ont de grandes ambitions pour desservir la péninsule ibérique. Chaque port a des projets basés sur des armements et des trafics distincts. Une coopération régionale n’est pas exclue.

« Boulogne-sur-Mer et Dunkerque ne sont pas concurrents sur les futures liaisons rapides qui doivent se mettre en place entre le port espagnol de Santander (près de Bilbao) et les ports du Nord-Pas-de-Calais. Le seul concurrent aujourd’hui, c’est la route ! », a expliqué Alain Rousseau, directeur du développement portuaire à Boulogne-sur-Mer sur le stand du salon du transport et de la logistique de Villepinte le 8 mars dernier. « Quand il faut 35 heures à un camion pour rallier l’Espagne au Nord-Pas-de-Calais, les prochains bateaux à grande vitesse (BGV) mettront 20 heures ! », détaille-t-il. A Dunkerque, on précise que Boulogne et Dunkerque s’appuieront dans leurs projets sur des armements différents, donc généreront des trafics différents.

Changements de statuts

Le SITL de Paris Villepinte, qui se tenait la semaine passée, a donc permis à la compagnie norvégienne NorFerries d’annoncer officiellement le 9 mars la commande de trois bateaux à grande vitesse pour le projet de liaison fret à grande vitesse à partir de Boulogne. Il s’agit de deux bateaux de 180 mètres de long capables de transporter 94 remorques et d’un troisième d’une capacité de 175 remorques, capables tous les deux de filer à une vitesse de plus de 30 nœuds. Ils relieront Santander à Boulogne et à Drammen en Norvège. La première ligne devrait ouvrir dès l’été 2007. Il faut en effet environ 14 mois pour construire les navires. Ce sera également le temps qu’il faudra pour aménager le terminal roulier à l’emplacement des 40 hectares de l’ancienne usine de la Comilog. Côté agroalimentaire, Boulogne lorgne notamment sur l’important trafic pommes de terre-agrumes qui s’opère aujourd’hui uniquement par la route.

A Dunkerque, Norfolkline, une filiale de Maersk, devrait annoncer très vite l’aboutissement de son projet monté dans un cadre européen (le projet Marco-Polo) de liaison rapide entre Santander et le port autonome. L’armateur pourrait être prêt à inaugurer la ligne dès le mois d’août 2006 à raison de cinq départs chaque semaine à partir du quai de Lorraine du port de Dunkerque. Notons enfin que les ports de Boulogne et Calais doivent réfléchir d’ici juin à leur nouveau statut après que l’État ait annoncé son désengagement. Pour certains, le moment est venu de renforcer une coopération plus solide entre ces deux ports. Pourquoi pas sous la gestion d’un même syndicat mixte ?

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