Les PME encore peu armées face aux risques
Les dirigeants de PME sont globalement très conscients des risques qui pèsent sur leur activité, mais ils les gèrent plutôt de manière instinctive sans réelle méthode. Voilà ce qui ressort de la première enquête « Les PME sont-elles armées pour résister aux chocs ? Perception, réalité des risques et capacité d'adaptation des PME », réalisée par CSA à la demande de Generali et du groupe Afnor (voir graphique). « La plupart des dirigeants d'entreprise (87 %, ndlr) ont mis en place des mesures d'anticipation et de vigilance, mais leur stratégie est fondée avant tout sur l'expérience du dirigeant », explique Estelle Thomas, directrice du pôle banque, finance, assurance de l'institut CSA qui intervenait le 11 juin devant la presse.
L'organisme de sondage répartit les PME en quatre groupes : les « anticipatrices sereines » (23 %), qui sans avoir rencontré de difficultés mettent en place des mesures pour pallier les risques ; les « échaudées réactives » (32 %) qui ont réagi face aux difficultés ; les « fragilisées désorganisées » (32 %) ayant pris des mesures d'anticipation et de vigilance qui ne constituent pas les bonnes réponses à leurs faiblesses ; les « inexpérimentées passives » (13 %) peu conscientes des difficultés pouvant les menacer.
Les risques opérationnels surestimésLes principales causes de défaillance perçues par les dirigeants d'entreprise sont liées à des causes opérationnelles à 66 %, au contexte économique (63 %), à des causes financières (59 %) et à des causes relatives aux débouchés (57 %). Une perception pas toujours en ligne avec les causes de difficultés effectivement ren-contrées par les entreprises. Ainsi, si les risques de sur ou sous-investissement et les causes de non-conformité juridique sont surestimés par les patrons de PME, les causes liées aux ressources humaines et à l'organisation s'avèrent sous-estimées.
Concrètement, selon l'enquête CSA, les entreprises ayant anticipé les risques se sont concentrées à 87 % sur la polyvalence des compétences de leurs salariés, la mise en place d'une politique de santé et sécurité au travail (80 %), le développement d'une culture et d'une identité d'entreprise (78 %) et une orientation client (76 %). N. M.
L'assureur Generali a lancé le 11 juin, concomitamment à la sortie de l'étude, sa nouvelle démarche baptisée « Generali performance globale ». « Résultat de dix ans de travail, cette offre est destinée aux PME. Il s'agit d'une méthode pour avoir une vision globale des risques », a commenté Régis Lemarchand, membre du comité exécutif de Generali en charge des PME. Cinq cents agents ont été formés par Generali pour réaliser ce diagnostic gratuit (nécessitant une demi-journée à une journée d'immobilisation pour le patron) auprès des PME qui le souhaiteraient. Débouchant sur un score de maîtrise des risques, la démarche permet aux PME de bénéficier d'une réduction sur leur prime d'assurance Generali (jusqu'à 30 %). Les entreprises les mieux notées se verront décerner le label « Generali performance globale ». L'Afnor, partenaire de Generali, pour promouvoir la responsabilité sociale et la gestion des risques auprès des entreprises depuis 2012, met pour sa part en avant l'intérêt de construire une démarche de management des risques en s'appuyant sur les normes Iso 31000, Iso 22301 et Iso 55001.