Les PME craignent d’être privées de spots télé
«Surpris, inquiets et même très inquiets», tel est le sentiment des adhérents de la FEEF (fédération des entreprises et entrepreneurs de France) à l'annonce de la suppression de la publicité sur France Télévisions, probablement à partir du 1er janvier 2009. «La télévision est un vecteur de communication très important pour ces PME, c'est le moyen le plus pertinent de rencontrer le consommateur», affirme Eric Renard, porte-parole de la fédération. Les conséquences de l'annonce du président de la République ? «La seule certitude pour nous c'est qu'on va avoir un surenchérissement de l'offre TF1-M6 de 30 à 35%. C'était déjà horriblement cher, ça va devenir inaccessible», poursuit-il. Or si les PME « qui fabriquent en France » ne peuvent plus communiquer sur leurs marques, «elles seront moins demandées et vont disparaître des rayons». Pour éviter «cette catastrophe», la FEEF, reçue jeudi par l'Elysée, lance deux revendications principales. Elle demande à ce que la France passe de 8 minutes à 12 minutes de publicité autorisée par heure glissante (comme le permet l'Union européenne) et que les 4 minutes supplémentaires soient réservées aux PME. Il s'agirait en quelque sorte d'un «quota PME» comme Nicolas Sarkozy l'a déjà promis sur l'accès aux marchés publics. Par ailleurs, la FEEF demande à ce que les deux heures d'antenne libérées par la publicité sur France Télévisions soient consacrées à la promotion des PME régionales.
L'enjeu est de taille pour les PME
La télévision reste le média le plus efficace pour les marques. Les budgets qu'y consacre le secteur alimentaire ne font que progresser. Sur l'ensemble des chaînes (hertziennes et numériques), les IAA ont investi pas moins de 1380 millions d’euros en spots publicitaires sur les 6,7 M EUR de budgets publicitaires totaux (soit 20% de part de marché) en 2007. Il s'agit d'une dépense en hausse de 4,9% par rapport à l'année précédente. L'an dernier, un nouveau type d'annonceurs a fait une entrée remarquée sur l'espace publicitaire télévisuel contribuant ainsi à faire monter les prix, il s'agit de la grande distribution qui avec un budget de 632,2 M EUR bruts est devenue la 8e famille d’annonceurs en télévision.